Gilbert Lachance laisse entendre son cinéma intérieur

Ali Dostie
Gilbert Lachance laisse entendre son cinéma intérieur
Gilbert Lachance. (Photo : Gracieuseté)

Pianiste depuis qu’il est tout jeune, l’acteur et doubleur Gilbert Lachance fait le grand saut avec Cinéma intérieur, un album de compositions instrumentales.

Les 11 pièces, dont 10 créées par M. Lachance, sont autant d’invitation, comme auditeur, à plonger dans son propre cinéma intérieur. Un voyage que le pianiste souhaite offrir en spectacle.

«Je souhaite qu’ils puissent se fermer les yeux et laisser aller leur imaginaire, avance le Bouchervillois. Je voulais consacrer un moment à une émotion plus pure, sans mots, aller à l’essentiel de ce qu’est la communion avec les gens. La musique instrumentale permet de dépasser beaucoup de frontières. C’est d’offrir aux gens de se retrouver avec eux-mêmes, un moment d’intimité, d’intériorité, de plaisir, de se laisser aller à la musique.»

Une avenue qui diverge de son travail de doublage, où tout ne repose que sur la voix. «C’est un contraste total, reconnait-il. Ça fait partie de ma nature, d’aller dans ces deux extrêmes.»

Seule une performance à la salle Carpe Diem de Longueuil en novembre a précédé la première de son spectacle à Saint-Eustache le 4 avril.

Gagner en confiance
Avant que l’actrice et metteure en scène Michèle Deslauriers ne lui propose d’incarner George Gershwin dans la pièce Edgar et ses fantômes 2, jouer au piano était affaire intime pour Gilbert Lachance; devant la famille et les amis.

«Quand elle m’a offert le rôle, j’ai paniqué! J’ai toujours craint de jouer devant public, peur de la fausse note. J’ai appris à vaincre cette crainte.»

Cette expérience lui a aussi donné la chance de se glisser dans la peau d’un autre grand compositeur, Érik Satie, dans Patrick et ses fantômes, joué à Paris. «Ça m’a donné confiance, ça m’a libéré de ma phobie», soutient le pianiste.

Une confiance nécessaire pour oser le pas de plus et produire un album avec ses compositions, cédant ainsi aux encouragements de son entourage qui voyaient le potentiel de ses créations.

«Ça fait plusieurs années que j’improvise, et depuis quelque temps, je le fais de façon plus formelle, plus structurée, précise-t-il. Mais aucune des pièces n’est écrite.»

Formé à l’École de musique Vincent-d’Indy, Gilbert Lachance dit avoir bien intégré la «rigueur du classique», mais s’identifie davantage au néoclassique, qui se fait entendre depuis quelques années. «Il n’y avait pas cette option à l’époque, mais c’est dans le néoclassique que je m’inscris depuis toujours et là, je saute dans ce train.»

Ainsi, Chopin, Debussy et Satie côtoient tout autant le compositeur et «grand improvisateur» jazz Keith Jarrett parmi les inspirations qui teintent ses pièces.

«Dans À cheval sur un photon, je cite Beethoven, que j’adore. Pour cette pièce, j’imagine un photon qui se promène dans l’univers et qui risque d’être happé par un trou noir. J’y fais un clin d’œil à la Sonate pathétique de Beethoven.»

S’éclater
Le visage de Gilbert Lachance est connu entre autres de ceux qui ont été fan de Chambres en ville ou encore, plus récemment, des adeptes de District 31, mais c’est surtout sa voix qui est familière au public québécois.

Il est la voix française de Matt Damon, Johnny Depp, Tom Cruise et Josh Brolin, en plus d’une kyrielle de personnages animés, de Krusty le clown à Crane de Kung Fu Panda.

«J’adore le doublage! Je n’arrêterai jamais, car ça me permet de m’exprimer à travers tellement de personnages! Je m’éclate à faire ça.»

Parmi ses rôles préférés figurent Gru de Déterestable moi – un prochain film s’en vient – et Jack Sparrow, le héros de Pirates des Caraïbes.

«J’aime la comédie, son côté punché, remarque M. Lachance. La seule chose qui est dommage, c’est qu’à travers ce travail, je ne rencontre pas les gens. La musique vient compléter ça.»

Le lancement de Cinéma intérieur, dont la sortie est prévue le 3 mai, aura lieu à la salle Claude-Léveillée de la Place des Arts le 6 mai.

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