Incendie suspect de la maison Gaspard-Huet: un témoin du passé de Varennes est détruit

Photo de Daniel Bastin
Par Daniel Bastin
Incendie suspect de la maison Gaspard-Huet: un témoin du passé de Varennes est détruit
(Photo : Courtoisie)

Un projet de microbrasserie en 2022 devait redonner vie à la maison Gaspard-Huet, mais ce projet n’a pu se concrétiser et un incendie d’origine suspecte survenu le 14 mars a détruit ce témoin du passé de Varennes. Toutefois, il sera maintenant possible de creuser sous les fondations et on espère y découvrir d’autres vestiges intéressants.

L’incendie survenu au 2790, route Marie-Victorin n’a fait aucune victime. Toutefois, en raison de signes d’instabilité du bâtiment, la démolition a été requise le jour même et une enquête est menée par la Régie de police Richelieu/Saint-Laurent.

« On n’a pas été capable de sauver le corps, mais au moins on peut faire une autopsie », a imagé en entrevue le président de la Société d’histoire de Varennes (SHV), Jacques Dalpé. « Au moins on n’a pas tout perdu », a-t-il ajouté en se désolant de cette situation puisqu’il ne resterait qu’une vingtaine de demeures patrimoniales faites de pierres sur le territoire de Varennes.

Gaspard Huet Massue a construit cette maison dans les années 1830 et, à partir de 1951, la maison a appartenu à diverses compagnies, soit la Shawinigan Chemicals, la Tenneco Canada et, depuis 1995, la Albright and Wilson. La Ville de Varennes a fait en 2016 l’acquisition des terrains industriels de Pétromont, incluant les terrains et la demeure Gaspard-Huet.

Selon l’inventaire du patrimoine bâti de la MRC de Marguerite-D’Youville, la valeur patrimoniale accordée à cette maison tenait à son architecture, à son authenticité et à son ancienneté. Elle représentait autant d’aspects de l’architecture de tradition française et de l’architecture traditionnelle québécoise, ce qui en faisait un modèle de transition. De plus, malgré certaines interventions réversibles, la maison conservait un état d’authenticité remarquable.

La Ville a acquiescé à la demande de la SHV et deux archéologues devraient entreprendre des fouilles au cours de l’été. Jacques Dalpé se croise les doigts, car des fouilles effectuées dans les environs ont été fructueuses, soit au Cap Saint-Michel, au Moulin Banal et dans le secteur La Saline.


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