Un macaron fait jaser au Provigo de Boucherville

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Par Diane Lapointe
Un macaron fait jaser au Provigo de Boucherville
En compagnie de Martine Coulombe, la propriétaire Mona Turbide montre le petit macaron bleu porté par les immigrants en francisation. (Photo : La Relève – Diane Lapointe)

Des nouveaux arrivants au Québec apprennent la langue de Molière grâce à leur employeur. Au Provigo de Boucherville, une dizaine d’employés originaires de l’Ukraine, du Guatemala, de l’Iran et de l’Algérie suivent des leçons chaque semaine durant les heures de travail. On les reconnaît facilement, car ils portent sur leur chandail un macaron sur lequel il est écrit « J’apprends le français, merci de parler lentement ».

Cet écusson a fait beaucoup jaser et attire un grand capital de sympathie de la part de la clientèle.

« Nos employés le portent fièrement depuis trois semaines. Il met à l’aise tant l’employé que le client qui se comprennent mieux », indique celle qui en a eu l’idée, Martine Coulombe, entre autres responsable des projets spéciaux et des réseaux sociaux pour le magasin de Boucherville.

« Sur notre compte Facebook, nous avons de nombreux commentaires positifs. Les gens trouvent cette initiative très sympathique », avoue-t-elle.

Pénurie de main d’oeuvre
Tout commence il y a un an et demi, lorsque la propriétaire du supermarché Provigo Boucherville, Mona Turbide, embauche cinq Ukrainiens membres d’une même famille ayant fui la guerre et fraîchement débarqués à Boucherville.

« On les a intégrés dans des départements ne nécessitant aucun service à la clientèle, comme celui de cuisiner des sandwichs, par exemple », explique Mme Turbide.

Puis, d’importants travaux de rénovation réalisés au magasin l’automne dernier nécessitent l’embauche de personnel supplémentaire.

« On avait de nouveaux départements et ça nous prenait de nouveaux employés, mais on avait beaucoup de difficulté à en recruter. On était dans la shnout », lance Mme Coulombe.

Le supermarché multiplie les offres d’emploi sur les différents sites spécialisés et réussit à embaucher 35 personnes issues de diverses origines ethniques. « On était en pénurie et ils nous ont sauvés », s’exclame Mme Coulombe.

Une dizaine d’entre eux ne parlaient pas français et n’étaient pas encore en francisation avec le gouvernement du Québec.

« On baragouinait et on utilisait les applications de traduction pour communiquer avec eux. Puis, notre syndicat Travailleurs et Travailleuses unis de l’alimentation et du commerce (TUAC) nous a informés que l’on pouvait leur offrir des cours de français. Et on a embarqué », poursuit Mme Coulombe.

Les cours sont offerts à raison de deux heures par semaine. Le centre commercial met à leur disposition gratuitement un local.

« Depuis, les nouveaux arrivants ont fait beaucoup de progrès. Ils se forcent, et prennent confiance », remarque Mme Coulombe.

Pas assez
Originaire de l’Iran, Somayeh Safa est au Québec depuis mai 2023. À jaser avec elle, on constate qu’elle s’exprime assez bien, même si parfois elle cherche ses mots. Mme Safa mentionne au journal qu’elle est sur la liste d’attente pour suivre des cours de francisation offerts par le gouvernement du Québec depuis septembre dernier.

« Je suis contente d’étudier le français grâce au programme offert par mon employeur. Mais deux heures par semaine, ce n’est pas suffisant », précise-t-elle.

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