L’Aéroport Montréal Saint-Hubert a rendu publiques l’étude acoustique de Stantec et son approche pour la gestion du climat sonore et elles indiqueraient que la pollution sonore, à la mise en service du terminal de Porter Airlines prévue à l’automne 2025, ne sera pas plus importante qu’actuellement, ce que réfute la Coalition Halte-Air Saint-Hubert (CHAS).
Une étude « incomplète », des seuils et une norme de bruit « inadaptés », un trafic aérien « sous-estimé », des simplifications « abusives », pas de vérification sur le terrain… les critiques de la part de l’organisme citoyen ne manquent pas.
Selon les représentants de la Coalition, les seuils de l’étude seraient « inadaptés », car l’étude de Stantec ne prendrait pas en compte le niveau sonore à partir duquel il est reconnu internationalement qu’il y a nuisance sonore et impact sur la santé des résidents, à savoir 45 décibels, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ).
L’étude ne considèrerait également que le niveau « jour et nuit » (norme Ldn) alors que les études scientifiques démontreraient qu’il faut utiliser la norme Lden (jour, soirée et nuit), qui serait reconnue internationalement, notamment par l’OMS. La différence se situerait entre 19h et 22h, soit la plage horaire pendant laquelle de nombreux vols devraient avoir lieu.
La Coalition fait aussi valoir que le trafic aérien serait « sous-estimé » étant donné que le nombre de mouvements d’aéronefs dans l’étude est calculé à partir des relevés de l’année 2022 effectués par l’aéroport et qui ne correspondent pas avec les chiffres officiels de Nav Canada. Or, durant l’année 2022, le trafic aérien n’avait pas retrouvé son niveau pré-pandémique de 2019, ajoute la CHAS.
Des simplifications « abusives »
De plus, toujours selon la Coalition, l’étude de Stantec ne prendrait pas en compte la pollution sonore provoquée par le mouvement des hélicoptères. Or, ceux-ci représenteraient « une gêne très importante pour la population de la Rive-Sud », avec plus de 27 000 mouvements annuels, selon les chiffres fournis en page 9 de l’étude de Stantec.
La CHAS s’étonne en terminant qu’il n’y ait pas eu de vérification sur le terrain, mais plutôt une modélisation de la pollution sonore basée sur le logiciel AEDT, alors que des mesures réelles sur le terrain auraient été techniquement possibles. Ce même logiciel AEDT aurait d’ailleurs permis d’obtenir d’autres modélisations, comme la consommation de kérosène, la pollution de l’air et les émissions de gaz à effet de serre.