Le maire Jean Martel vote contre la taxe sur l’immatriculation

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Par Diane Lapointe
Le maire Jean Martel vote contre la taxe sur l’immatriculation
Le maire Jean Martel.

Les maires de Boucherville et de Saint-Bruno-de-Montarville, Jean Martel et Ludovic Grisé Farand, ont été les seuls à voter contre la taxe sur l’immatriculation des véhicules de promenade qui sera perçue dans les villes du 450 à compter du 1er janvier 2024.

Ce règlement a été adopté par les 80 autres maires de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) le 27 avril dernier. Il établit le montant de la taxe sur l’immatriculation à 59 $ et étend son application à tous les véhicules de promenade immatriculés sur le territoire de la CMM ainsi qu’à celui de la Ville de Saint-Jérôme. Les propriétaires d’un véhicule de l’agglomération de Montréal, qui acquittent déjà cette taxe depuis 2011, voient quant à eux leur contribution passer de 45 à 59 $. Indexée annuellement en fonction de l’indice des prix à la consommation, cette taxe permettra de récolter plus de 125 M$ chaque année pour financer le transport en commun dans le Grand Montréal.

Cette mesure vise à diversifier les sources de revenus versés à l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) qui doit faire face à un important déficit en raison de la forte baisse d’achalandage liée aux nouvelles habitudes de déplacement exacerbées par la pandémie, explique la CMM.

Un débat sur le financement du transport en commun s’impose

Dans une entrevue accordée à Paul Arcand au 98,5 Montréal, le maire Martel a expliqué qu’il était pour l’instant contre cette taxe et qu’il devrait y avoir une analyse plus poussée sur les différents leviers qui seront mis en place pour assurer le financement du transport en commun et comment ils seront distribués.

« Je pense que le niveau de service n’est pas le même quand on habite à Montréal ou dans une ville du 450. On n’a pas de métro ici. Ce n’est pas que nous soyons contre le transport en commun, mais lorsqu’on veut un supplément de service, on se le paie. » À Boucherville, 12 cents par dollar sont attribués au transport en commun

M. Martel faisait référence au Midibus électrique, un service de transport en commun intramunicipal populaire et dont la Ville verse 250 000 $ à l’ARTM pour l’offrir. Il fait également référence au transport en commun qui est gratuit pour les personnes de 65 ans et plus en dehors des heures de pointe ainsi qu’à l’autobus Express qui part de Boucherville vers le centre-ville et qui coûte à la Ville 360 000$.

« Quand les gens voient qu’il y a un lien direct au niveau du service, c’est bien, mais là, ce n’est pas cela. On doit faire un important débat sur le financement du transport en commun. Il y a le REM qui arrive; il y a l’achalandage qui n’est plus là en raison du télétravail. On sort d’une pandémie avec des taux d’intérêt hyper élevés par rapport à avant; il y a l’inflation, et on vient ajouter 60 $ de taxes. Il y a plusieurs personnes en banlieue qui ne peuvent pas profiter du métro parce qu’elles sont soit en télétravail ou qu’elles travaillent en région et le transport en commun n’est pas en mesure de les desservir.»

 

 

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