Ainsi que la réfection de la toiture du Centre Mgr-Poissant
L’inflation, la hausse du prix des matériaux, du carburant, des taux d’intérêt, la pénurie de main-d’œuvre font exploser les coûts et forcent la Ville de Boucherville à reporter des projets, notamment celui de la construction du centre multisport et la réfection de la toiture du Centre Mgr-Poissant.
À la suite de l’ouverture des soumissions, les élus municipaux ont décidé de ne pas accorder le contrat pour la construction d’un complexe multisport, car le prix de chaque soumission comporte un écart important avec l’estimation obtenue par la Ville. La plus basse soumission est supérieure de 20 M$, étant de 50 779 858 $, alors que la Ville avait évalué le projet autour de 30 à 33 M$.
« Cela ne veut pas dire que le projet est abandonné. Il est plutôt reporté, a spécifié le maire Jean Martel. Nous nous accordons de 12 à 15 mois pour refaire un montage financier et examiner aussi ce qui se passe dans le marché. Même si nous avions voulu aller de l’avant avec le projet aujourd’hui, nous n’avons pas l’argent. »
Le conseiller Raouf Absi qui pilotait le dossier se dit très déçu. Il a d’ailleurs demandé le vote sur la proposition de non-adjudication du contrat et il a été le seul à voter contre lors de la séance du conseil municipal le 4 juillet. M. Absi a dressé un bref bilan des démarches qui ont été faites dans ce dossier qui a traîné en longueur.
« Cela fait 10 ans que nous attendons la réalisation de ce projet. Notre plan sportif comprenait trois phases. La première était les 2 glaces; la deuxième, le centre aquatique; et la troisième, la construction du centre multisport. Tout était en place pour réaliser cette dernière phase, mais nous avons eu des problèmes. Même si l’ancienne Commission scolaire des Patriotes avait adopté une résolution permettant un échange de terrain avec la Ville (le centre multisport devait être construit sur le terrain adjacent au Centre des glaces Gilles-Chabot), il a fallu cinq ans, le passage de sept ministres de l’Éducation, avant que l’entente soit ratifiée. Il a fallu que le maire Martel fasse pression auprès de la députée libérale Nicole Ménard, à l’époque responsable de la Montérégie, pour qu’elle fasse pression à son tour, en 2017, auprès du ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, pour que soit réalisé l’échange de terrain.
Ensuite, il y a eu le dossier des 4 glaces. On ne pouvait laisser les banques saisir le centre et le fermer, alors la Ville a acheté le Centre Gilles-Chabot. On a continué à travailler le dossier du centre multisport et nous avions bon espoir d’obtenir une subvention du gouvernement du Québec pour sa construction. »
Or, en mars 2021, le projet de Boucherville n’a pas été retenu par le gouvernement du Québec dans le cadre du Programme d’aide financière aux infrastructures récréatives et sportives (PAFIRS). La Ville a retravaillé le montage financier du projet et à la fin de 2021, le conseil municipal a adopté un règlement décrétant les travaux de construction et autorisant une dépense de 30 498 206 $ étalée sur deux années, en 2022 et en 2023.
« On retourne dans nos cahiers pour voir comment nous pouvons combler cet écart et ce qui peut être fait, donc c’est un dossier à suivre », a mentionné M. Martel.
Le conseiller Absi demeure confiant. « Le premier ministre Legault a récemment annoncé un nouveau programme de subventions totalisant 800 M$ pour des installations sportives. Des élections provinciales s’en viennent, alors j’espère que les promesses vont se réaliser. »
« Ceux qui souhaitent ce projet, ne vous gênez pas pour en parler aux candidats », a pour sa part conclut le maire.
Plus du double pour la réfection de la toiture
Par ailleurs, le projet de réfection de la toiture du Centre Mgr-Poissant est aussi mis sur la glace pour l’instant. À la suite des appels d’offres pour ces travaux, les élus municipaux ont convenu de ne pas accorder le contrat étant donné que le prix des soumissions reçues dépasse largement le budget prévu.
En effet, les soumissions sont sorties à 1,9 M$ et 2,3 M$ alors que la Ville avait évalué les travaux entre 600 000 $ et 800 000 $. « Ce n’est pas le bon temps pour faire des travaux de construction quand on peut attendre un peu », a conclu le maire Martel.