Olga a quitté très jeune sa ville natale, Tchernigov, avec sa famille et elle n’a que peu ou pas de souvenirs de sa cité qui était pourtant une des plus belles d’Ukraine. Et ce n’est pas en y retournant un jour qu’elle pourra raviver ses souvenirs, car Tchernigov a été en grande partie détruite par les bombes de l’armée russes de Vladimir Poutine…
« C’était une magnifique ville portuaire. On disait souvent que c’était même une des plus belles d’Europe. Mais comme elle se trouvait au nord de la capitale, Kiev, elle a été une des premières attaquées par l’armée russe et on me dit que près de 40 % de Tchernigov a été bombardée, détruite », a expliqué Olga Tchernievski qui demeure maintenant à Varennes avec son conjoint.
Dès les premiers jours de la guerre déclarée par Poutine, Olga a vu ses nuits perturbées par les images qui s’enchaînaient à la télévision et elle n’a cessé de s’inquiéter pour des membres de sa famille qui sont restés là-bas.
Son oncle du côté paternel, un professeur d’histoire âgé de 61 ans, a dû marcher six heures avant de pouvoir grimper dans un train bondé de réfugiés comme lui. Sur place, on lui a mis une arme dans les mains qu’il devait utiliser si jamais le convoi était attaqué… Heureusement, le train a pu arriver à destination et l’oncle a alors pris un autobus en direction de Cracovie, en Pologne, où il est en attente de la suite des événements.
Oleg, son cousin dans la trentaine, tout comme elle, était policier à Kiev. Il est maintenant un soldat plongé dans le feu de l’action. « Je ne l’ai pas vu depuis 30 ans. Quand on se parlait au téléphone, j’entendais le bruit des sirènes au loin. Je lui ai parlé de la possibilité que je fasse des démarches pour qu’il quitte le pays, mais il m’a dit qu’il veut rester défendre sa patrie. Oleg dit qu’il va tout donner et qu’il préfère mourir en se battant pour sa patrie… » Après un silence, elle poursuit : « J’ai ressenti une très grande fierté… même si je n’aime pas entendre qu’il est prêt à mourir… »
De l’espoir…
Quand on lui demande si elle garde un peu d’espoir malgré le portrait difficile de la situation, elle soupire : « Au début, j’ai pensé que oui, car il y a des négociations entre les deux pays, mais ça reste assez sombre au fur et à mesure que les jours avancent. J’espère que les gens vont pouvoir revenir un jour en Ukraine, même si c’est peut-être naïf de croire ça… »
« Je ressens un grand sentiment d’impuissance par rapport à ce qui se passe là-bas! », a laissé tomber Olga durant l’entretien. Toutefois, ses malheurs ont trouvé un écho auprès de ses collègues au sein de la MRC de Marguerite-D’Youville où elle est conseillère spécialisée en import-export/zone franche, et même du côté des maires et mairesses des six municipalités qui la composent.
La MRC s’est donc mobilisée et a lancé la campagne de sociofinancement d’urgence « Sauver l’Ukraine » afin de venir en aide à cette population durement éprouvée par cette guerre. Tous les élus ont également manifesté leur soutien au peuple ukrainien par l’entremise de cette initiative qui a été lancée sur le site GoFundMe et dont l’objectif est de 150 000 $.
« Je suis fière de voir qu’il y a des gens qui se tiennent debout et qui sont prêts à se battre pour défendre ce qui leur est cher. Mais ils ont besoin d’aide pour tenir. Ce sont des valeurs de démocratie et de liberté qui sont défendues là-bas. Ils se battent pour quelque chose de très grand! », a-t-elle lancé avec un mélange de craintes, de colère, de frustrations, mais aussi un peu d’espoir; un espoir bleu comme le ciel… Bleu comme le drapeau de l’Ukraine.
Tous les gestes comptent
Les citoyens sont invités à appuyer la campagne de sociofinancement de la MRC de Marguerite-D’Youville en se rendant sur le site Internet https://www.gofundme.com/f/sauvons-lukraine. Ils peuvent aussi aider les réfugiés ukrainiens en devenant famille d’accueil via un formulaire disponible sur le groupe Facebook CANADA – Host your Ukrainian refugees / Héberge tes réfugiés ukrainiens.