Pendant la pandémie, près d’un fumeur sur deux âgé de 18 à 24 ans a augmenté sa consommation de tabac

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Par Daniel Bastin
Pendant la pandémie, près d’un fumeur sur deux âgé de 18 à 24 ans a augmenté sa consommation de tabac
Près de 400 000 Québécois vivent avec une maladie grave liée au tabagisme et 13 000 personnes meurent chaque année à cause du tabac, ce qui équivaut à plus de 35 morts par jour. (Photo : Shutterstock)

La Semaine pour un Québec sans tabac se tenait au cours des derniers jours, mais la problématique demeure pertinente tout au long de l’année, d’autant plus que les inscriptions au Défi J’arrête, j’y gagne se poursuivent jusqu’au 7 février. Aussi, ses responsables rappellent que, pendant la pandémie, près d’un fumeur sur deux âgé de 18 à 24 ans a augmenté sa consommation de tabac…
La pandémie prend beaucoup de place dans les médias, mais il ne faut pas oublier que, quotidiennement, plus de gens en moyenne meurent du tabagisme que de la Covid-19 dans le monde.
« Le tabagisme est encore trop présent au Québec et continue de faire des ravages », a fait valoir Annie Papageorgiou, directrice générale du Conseil québécois du tabac et de la santé (CQTS). « Près de 400 000 Québécois vivent avec une maladie grave liée au tabagisme et 13 000 personnes meurent chaque année à cause du tabac, ce qui équivaut à plus de 35 morts par jour. »
« Dans les groupes de discussion ayant servi à guider la réalisation de la campagne, des participants ont notamment affirmé que le stress, l’ennui et la solitude auraient influencé négativement leurs habitudes tabagiques. Ce sont des hypothèses, mais cela pourrait expliquer l’augmentation de la consommation de tabac dans le contexte pandémique. »
Mme Papageorgioua a souligné également que les fumeurs sont plus à risque d’être hospitalisés s’ils sont infectés par la Covid que les non-fumeurs, et plus à risque d’en mourir.
Gagner jusqu’à 10 ans de vie
Pour sa part, le Dr Alain Poirier, directeur de la santé publique du CIUSSS de l’Estrie-CHU précise que les cancers sont souvent la figure de proue des conséquences du tabagisme, mais un grand nombre de fumeurs souffrent de divers troubles de santé très graves, qui se matérialisent bien avant la mort, comme : les accidents vasculaires cérébraux; la perte de la vue; les anévrismes; le diabète; la dysfonction érectile; l’infertilité.
Il ajoute que les fumeurs sont 20 fois plus susceptibles de développer un cancer du poumon que les non-fumeurs; 4 fois plus à risque de subir un accident vasculaire cérébral; 3 fois plus à risque de mourir d’une maladie cardiaque ou de souffrir de dégénérescence maculaire; et plus à risque de développer le diabète ainsi que plusieurs maladies pulmonaires chroniques.
« Que ce soit des parents, des amis, un conjoint ou votre enfant, un fumeur sur deux meurt à cause du tabagisme et la moitié de ces décès sont des personnes âgées de seulement 35 à 69 ans », a conclu le Dr Poirier en rappelant qu’arrêter de fumer peut permettre de gagner jusqu’à 10 ans de vie.




Le Défi J’arrête, j’y gagne!

Le Défi J’arrête, j’y gagne! est une vaste campagne québécoise qui a lieu chaque année depuis maintenant 23 ans. Elle invite les fumeurs qui sont prêts à arrêter de fumer à passer à l’action. L’engagement: ne pas fumer pendant six semaines, soit du 7 février au 20 mars. Les inscriptions se déroulent jusqu’au 7 février. Pourquoi six semaines? Parce que le fait d’arrêter complètement de fumer pendant une période de temps déterminée constitue un élément majeur pour arrêter de fumer à plus long terme. Six semaines sans fumer, c’est six fois plus de chances d’arrêter pour de bon!
Arrêter de fumer, c’est loin d’être facile mais avec de l’aide et une bonne dose de motivation, c’est possible! Découvrez les outils de soutien gratuits du Défi : le site defitabac.ca et votre Espace Défi, les courriels de soutien (pendant les six semaines du Défi), les courriels de l’Ex (pendant un an), les communautés Facebook et Instagram. Pour plus d’information et de soutien : le site Web J’ARRÊTE, la ligne 1 866 jarrête (1 866 527-7383), les textos SMAT.
Après 23 ans d’existence, le Défi J’arrête, j’y gagne! demeure pertinent au Québec. En effet, on y compte encore 15,2 % de fumeurs, ce qui représente plus de 1,1 million de personnes. Parmi elles, 60 % souhaiteraient arrêter. Depuis sa première édition en 2000, on compte plus de 492 000 inscriptions au Défi. Selon des sondages Léger réalisés annuellement depuis 2015, c’est trois fumeurs sur quatre qui affirment avoir réussi à ne pas fumer pendant les six semaines du Défi. C’est très encourageant pour les participants!





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