Hausse salariale des éducatrices en CPE : une garderie privée de Boucherville craint pour sa survie

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Par Diane Lapointe
Hausse salariale des éducatrices en CPE : une garderie privée de Boucherville craint pour sa survie
Peggy St-Pierre, propriétaire de la garderie Le p'tit monde de Peggy. (Photo : Diane Lapointe)

Depuis que le gouvernement Legault a accordé des hausses salariales de 17 % aux éducatrices des Centres de la petite enfance (CPE), les garderies privées non subventionnées craignent une hémorragie de leurs éducatrices vers le public. Elles ont lancé la semaine dernière un cri d’alarme pour leur survie.
À Boucherville, la propriétaire de la garderie Le p’tit monde de Peggy, Peggy St-Pierre, souhaite que son établissement soit converti en CPE afin de pouvoir offrir à ses éducatrices le même salaire que celles du réseau public.
La garderie située sur la rue de Muy accueille vingt-six enfants (vingt-quatre familles). Cinq éducatrices y travaillent, dont la plupart depuis plusieurs années.
Mme St-Pierre explique qu’elle n’a pas les moyens d’accorder les hausses salariales de 17 % à ses éducatrices, comme l’a fait le gouvernement. « Mes éducatrices ne veulent pas partir, car elles sont attachées Au p’tit monde de Peggy, ainsi qu’à tous nos enfants, mais elles m’ont mentionné qu’elles devraient quitter si malheureusement elles n’obtiennent rien. »
« Nous voulons que nos garderies soient converties en CPE afin de recevoir les subventions qui nous permettront d’attribuer de meilleurs salaires ainsi que les mêmes avantages sociaux dont bénéficient les éducatrices du secteur public. La conversion permettra à toutes les garderies privées non subventionnées d’offrir aux familles des places à 8,50 $ par jour. »
Mme St-Pierre précise qu’autrement, elle n’aura pas d’autre choix que d’augmenter le tarif quotidien pour pouvoir accorder l’équité salariale à ses éducatrices et éviter de mettre la clé dans la porte.
Elle ajoute avoir l’appui des parents ainsi que celui du maire Jean Martel. Joint par le journal, ce dernier s’est dit sensible à cette situation, et conscient du manque de places en garderie à Boucherville, et qu’il espérait que ce problème ne se traduise pas par des fermetures de garderies. Il a contacté le bureau de la députée-ministre Nathalie Roy sur ce sujet. « Nous avons promis de collaborer avec les autorités provinciales sur différents dossiers comme le manque de médecins, les écoles et les garderies. Mais étant donné qu’il s’agit d’enjeux provinciaux, nous sommes limités dans nos interventions.» M. Martel a par ailleurs rappelé qu’il y a quelques années, la Ville a cédé un terrain pour la construction d’un CPE sur le chemin du Lac.
À l’étude
Le gouvernement Legault étudie présentement la possibilité d’augmenter les crédits d’impôt pour les parents qui utilisent les services de garde non subventionnés afin que les coûts s’approchent du tarif de 8,50 $ par jour dans les CPE et les autres services de garde subventionnés.
Présentement, selon un document du ministère de la Famille, le tarif quotidien en garderies privées non subventionnées se situe entre 38 $ et 51 $. Dans certains cas, il atteint même 70 $ par jour.
En 2019, environ 1000 enfants de Boucherville étaient inscrits sur le guichet unique Place 0-5 ans, pour une place en CPE ou en garderie subventionnée.

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