Près de 1400 employés recherchés à Boucherville

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Par Diane Lapointe
Près de 1400 employés recherchés à Boucherville
La pénurie d’employés se fait bien sentir dans le commerce de détail, confirme Gilles Vaillancourt propriétaire de Nation Sport. (Photo : Diane Lapointe)

La pénurie de main-d’œuvre affecte plusieurs secteurs d’activité

La pénurie de main-d’œuvre n’épargne aucun secteur d’activité partout au Québec, et Boucherville ne fait pas exception. Le journal a recensé 1 389 postes présentement disponibles à Boucherville affichés sur le site Indeed, un métamoteur de recherche d’emploi.
Ce site regroupe les offres provenant de l’ensemble du Web, mais les chercheurs d’emplois peuvent aussi dénicher un travail dans les journaux, les sites Web des entreprises, le site de réseautage LinkedIn ou les agences de placement.
La rareté du personnel touche particulièrement les commerces de détail, le secteur de la restauration et les entreprises du parc industriel.
Tim Hortons forcé de fermer
Le domaine de la restauration est particulièrement touché. Valérie Girard, propriétaire de deux franchises de Tim Hortons à Boucherville affirme avoir de sérieux problèmes de recrutement d’employés. Le Tim Hortons situé au Complexe 20-20 (une franchise appartenant à une autre personne) a même dû fermer ses portes au mois d’août en raison d’un manque de personnel. Il arrive régulièrement que les restaurants McDonald’s de la rue Samuel-de Champlain et du chemin de Touraine ne puissent accueillir des clients dans leur salle à manger faute de personnel suffisant. Ils doivent se limiter au service à l’auto. Les magasins d’alimentation n’y échappent pas non plus et plusieurs postes sont affichés, tant chez Metro que chez Provigo.
Plusieurs postes dans les ventes
Dans le secteur du commerce de détail et de la vente, on s’arrache presque les candidats. Plusieurs postes sont à pourvoir dans les magasins situés au Carrefour de la Rive-Sud, tels que Marshalls, Ikea, Dynamite, Winners, Linen Chest, Tommy Hilfiger et Structube.
Gilles Vaillancourt, propriétaire de la boutique sportive Nation Sport située au Complexe aquatique Laurie-Eve-Cormier, confirme éprouver beaucoup de difficulté à trouver des employés. Il doit pallier ce manque de main-d’œuvre et il n’est pas rare pour lui de devoir travailler plus de 70 h par semaine. Il multiplie les démarches pour dénicher des commis, des employés à l’entrepôt et à l’administration. Il songe même à recourir à un programme de parrainage avec la France pour embaucher des stagiaires. Des commerces, tels que Nation Sport, sont même obligés de fermer leurs portes à certains moments de la journée comme durant les heures de diner.
Chez Lowes Canada, les emplois affichés disponibles à Boucherville se comptent par dizaines.
Recours aux travailleurs étrangers
Dans le secteur de l’aménagement et de l’entretien paysagers, entre autres, il n’est pas rare que des entreprises recourent à de la main-d’œuvre étrangère, c’est notamment le cas de PaysaPlus et de Paysaco.
Des besoins criants en santé
Dans le domaine de la santé, on le sait, les besoins sont criants. La Maison Gilles-Carle Boucherville peine à recruter de nouveaux infirmiers et préposés au point que depuis son ouverture, elle a été incapable de fonctionner à plein rendement.
Transport scolaire menacé
En ce qui a trait au transport scolaire, la situation n’est pas plus rose. Récemment, La Relève rapportait les difficultés du propriétaire des Autobus Boucherville, Jean-Guy Provost, qui lançait un cri d’alarme sur les réseaux sociaux pour tenter de dénicher des hommes et des femmes qui voudraient s’investir un peu pour assurer le transport scolaire aux enfants de Boucherville et de la région. « Voilà maintenant 37 années que je dirige notre entreprise de transport scolaire et, pour la première fois, une rupture de service nous guette », mentionnait-il.
La directrice générale de l’Association des gens d’affaires de Boucherville, Marie-Ève Goyette, confirme la problématique partout à Boucherville.
Et la PCRE
Alors que les employeurs s’arrachent les cheveux pour trouver des employés, pas moins de 95 000 Québécois étaient, à la mi-août, encore bénéficiaires de la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE). Pour le Conseil du patronat et la Fédération des chambres de commerce du Québec, ce programme d’aide a nui à la relance économique. Il prendra fin le 23 octobre. Mais selon plusieurs observateurs, ce n’est pas le seul facteur qui explique la situation. Le bassin de travailleurs disponibles était déjà limité avant la pandémie.

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