La Rive-Sud n’échappe pas aux conspirationnistes, aux radicaux et à l’intégrisme religieux

Photo de François Laramée. De l’Initiative de journalisme local
Par François Laramée. De l’Initiative de journalisme local
La Rive-Sud n’échappe pas aux conspirationnistes, aux radicaux et à l’intégrisme religieux
Martin Geoffroy, directeur du CEFIR du cégep Édouard-Montpetit.

Martin Geoffroy, professeur de sociologie au cégep Édouard-Montpetit et directeur du Centre d’expertise et de formation sur les intégristes religieux, les idéologies politiques et la radicalisation (CEFIR), est catégorique : la Rive-Sud n’échappe pas aux phénomènes de radicalisation et de conspirationnisme. « Il y a des personnes qui véhiculent des théories conspirationnistes et complotistes. »
À Longueuil, par exemple, il y a des groupes radicaux, des groupes religieux d’extrême droite. Entre autres un groupe de fondamentaliste protestant associé à de grands leaders conspirationnistes américains. Une église fondamentaliste est aussi inscrite contre les mesures sanitaires actuelles. Certains groupes diffusent même leur propagande sur des réseaux de télévision. On retrouve également des groupes d’intégristes catholiques à Longueuil qui comptent dans leurs rangs d’anciens élèves du cégep Edouard-Montpetit. « Dans un de mes cours, j’ai dû refroidir les ardeurs d’un de mes élèves qui citait abondamment l’extrémiste Alexis Cossette-Trudel, comme un expert crédible en la matière. Il a fallu discuter avec lui pour lui présenter une autre facette de la réalité », a ajouté le professeur Geoffroy.
La pandémie de COVID-19 a par ailleurs conduit les gouvernements à travers le monde à adopter des mesures exceptionnelles pour préserver la santé publique et limiter la propagation de la maladie. Ces efforts ont été rendus souvent plus difficiles par l’affirmation de théories de la conspiration autour de cette maladie qui ont disséminé toutes sortes d’idées selon lesquelles le virus serait un prétexte pour diverses machinations. Ces théories, véhiculées par des acteurs de différentes mouvances, se sont propagées à grande vitesse et ont atteint en particulier les jeunes.
Au Québec et même sur la Rive-Sud, les acteurs conspirationnistes sont très actifs sur les réseaux sociaux et ont organisé plusieurs manifestations en opposition aux mesures gouvernementales. Ce fut d’ailleurs le cas il y a quelques semaines à Boucherville alors que la police a dû intervenir angle Montarville et de Mortagne, car un groupe d’opposants aux mesures sanitaires entravait la circulation.
Dans ce contexte, le CEFIR étudie toutes ces théories grâce à une nouvelle subvention de 40 000$ du ministère de la Sécurité publique du Québec, dans le but de bâtir des outils de prévention destinés aux milieux collégiaux. Ces fonds serviront à analyser les processus de construction des différents discours conspirationnistes autour de la COVID-19, grâce à une veille et à une analyse de contenu des communications en ligne produites par les influenceurs des réseaux conspirationnistes.
Cette recherche sera conduite par le directeur du CEFIR Martin Geoffroy ainsi que des étudiants-employés universitaires et collégiaux.
Également, le CEFIR publiera au printemps un bulletin spécial pour identifier les groupes et influenceurs qui véhiculent les théories complotistes, conspirationnistes et les radicaux que l’on recense dans la région.



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