En enfilant son premier filet dans la Ligue nationale de hockey, le Varennois Alexandre Carrier a réalisé le rêve que caressent des milliers de jeunes qui s’adonnent à notre sport de prédilection sur les patinoires et dans les ruelles de la province. Dans son cas, ce but n’aurait pu arriver d’une meilleure façon ni à un meilleur moment.
Après avoir majoritairement joué dans la Ligue américaine de hockey avec les Admirals de Milwaukee au cours des dernières saisons, le défenseur, qui porte le numéro 45 avec les Predators, a dû ronger son frein. Jusqu’à tout récemment, la brigade défensive de l’équipe du Tennessee comptait en effet parmi les plus solides de la ligue, ce qui a pu rendre la tâche un peu plus ardue pour ceux qui espéraient percer l’alignement à la ligne bleue.
Mais après une solide saison à Milwaukee en 2020 et quelques blessures qui ont décimé la formation de Nashville au cours des derniers mois, Alexandre semble finalement avoir obtenu sa chance de faire sa place au sein de l’alignement.
« De marquer mon premier but, ç’a été un beau moment, raconte à La Relève celui qui a su profiter de la passe de son coéquipier de l’époque où il était capitaine des Olympiques de Gatineau, Yakov Trenin. Je ne veux pas être un passager avec les Predators. Je veux aussi contribuer au succès de l’équipe offensivement. Ç’a aussi été un soulagement dans un sens de pouvoir faire un jeu comme celui-là et de savoir que je peux le faire dans les matches à venir. En plus, j’ai compté mon but contre Andreï Vasilevskiy qui a remporté le trophée Vézina avec le Lightning. C’est certain que ça ajoute un petit quelque chose.»
20 minutes de glace par match
Signe qu’Alexandre Carrier a acquis la maturité nécessaire pour se voir confier plus de responsabilités, l’entraîneur John Hynes n’hésite pas à donner de précieuses minutes de glace à son jeune joueur depuis le début de l’année.
« Je gagne de la confiance à chaque match, admet le défenseur. Ça aide beaucoup quand tu sais que l’entraîneur se fie à toi et te mets sur la glace dans des situations clés. J’ai commencé la saison en jouant 16 minutes par rencontre et ç’a monté jusqu’à 25 minutes. Au cours des dernières parties, j’ai joué 20 et 22 minutes je pense. Ça me permet de prendre de l’expérience, d’en profiter au max et de mieux performer pour nous permettre d’aller chercher des victoires. »
À Nashville, qui se bat pour une place dans les séries, l’avenir s’annonce par ailleurs prometteur. Le club-école de la formation a mené la Ligue américaine avec 90 points amassés en 63 rencontres au cours de la saison 2019-20. Plusieurs joueurs des Admirals ont d’ailleurs été promus et s’alignent aujourd’hui avec la formation menée par les Filip Forsberg, Roman Josi et le gardien étoile Pekka Rinne.
« On est très fiers du succès que nous avons connu l’an passé avec Milwaukee, poursuit le défenseur de 24 ans. Et le fait de se retrouver sur la patinoire ensemble, à Nashville, ça nous permet d’être déjà à l’aise les uns avec les autres. Ça rend tout le monde confortable. »
Des parents dévoués
Après son premier but, Alexandre Carrier a, bien entendu, reçu nombre de messages pour le féliciter de son exploit. Et son père Bernard, qui s’est lui-même aligné avec les Voltigeurs de Drummondville, ainsi que son frère Samuel, repêché en 2010 par les Capitals de Washington, n’ont pas manqué de lui faire part de leur fierté.
« Ç’a été un des moments les plus satisfaisants que j’ai vécu, admet avec humilité le hockeyeur reconnu pour son éthique de travail. De recevoir les messages de ma famille, de ma blonde, de mon frère qui était super content pour moi, de mes grands-parents également qui ont regardé le match… J’ai beaucoup travaillé pour arriver où j’en suis, mais je pense aussi au temps que mes parents ont investi pour que j’y arrive, à être présent à l’aréna, à payer pour des entraîneurs et tout. Je leur suis vraiment reconnaissant. »