Quand 23 années de travail s’envolent en fumée

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Par Steve Martin, Initiative de journalisme local
Quand 23 années de travail s’envolent en fumée
La boutique Frip-Allure quelques temps avant l'incendie. (Photo : Karine Verpillot)

Lorsqu’un incendie frappe, il n’y a pas que les pertes matérielles qui font mal. Pour la propriétaire verchèroise de Frip-Allure, ce sont des années de travail et d’investissement personnel et financier qui se sont envolées en fumée.

Lucie Brunelle, dont le commerce était située sur la route Marie-Victorin à Varennes, avait l’habitude de prendre congé le lundi. Elle n’était pas sur les lieux lorsque, le 8 février, un incendie s’est déclaré dans l’entretoit de l’immeuble abritant son commerce. Celui-ci étant situé à l’étage, sa marchandise a été presque entièrement rendue invendable en raison du sinistre lui-même, mais également par la quantité d’eau utilisée par les pompiers afin de limiter les dommages.

« Je vis une période assez ordinaire, admet la Verchèroise. Disons que j’ai un deuil à faire. J’ai recontacté tous mes clients qui avaient des vêtements en consigne chez moi. Ceux à qui je devais des sous. L’inventaire est dans un état assez minable je dois dire. Il y a eu de la boucane, de la suie et beaucoup d’eau. On a dû ouvrir le plafond alors j’ai pu récupérer quelques objets, c’est tout. »

À quelques jours de la Saint-Valentin

Au-delà du coût financier, un tel désastre laisse également des traces au niveau émotionnel, comme a pu le constater celle qui, bien avant Frip-Allure, s’est lancée en affaires pour la première fois alors qu’elle n’avait que 19 ans. « Je venais de faire le grand ménage et de préparer ma vitrine pour la Saint-Valentin. Avec l’incendie, une partie de ma vie est partie en fumée du jour au lendemain. Mon commerce, c’était mon travail idéal. Je ne me verrais pas faire autre chose. C’est certain que, après tout ça, je n’ai pas mon énergie habituelle. Je ne sais pas trop ce qui va arriver. »

Heureusement, Mme Brunelle dit compter sur le soutien de son conjoint, de sa famille et de ses clients avec qui, au fil du temps, elle a pu nouer des liens privilégiés. « Je reçois beaucoup de bons mots. Les gens m’écrivent : «Il ne faut pas que tu nous lâches! Il faut que tu reviennes!» J’ai une clientèle extraordinaire. Je suis chanceuse dans mon malheur, mais pour l’instant, c’est beaucoup d’émotions et beaucoup de choses à gérer. »

Les yeux ouverts

Au moment d’écrire ces lignes, Mme Brunelle n’avait toujours pas reçu de nouvelles des propriétaires de l’immeuble abritant les locaux de Frip-allure. « J’ai parlé avec le monsieur qui s’occupe des travaux, explique Mme Brunelle. Ils sont en train de démolir les murs, d’ouvrir les planchers et tout ça. D’après moi, ils vont refaire le local. Le loyer était très abordable alors c’est une des raisons pour laquelle j’ai pu demeurer ici 23 ans. Pour le moment, je garde la foi et les yeux ouverts. Je vais voir ce qui se présente. À 58 ans aujourd’hui, je sais qu’il faut que je prenne soin de moi si je veux pouvoir gérer tout ça. »

 

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