Décès de l’homme d’affaires Jean-Claude Messier à l’âge de 90 ans

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Par Daniel Hart
Décès de l’homme d’affaires Jean-Claude Messier à l’âge de 90 ans
Jean-Claude Messier (1930-2020)

Fondateur du Groupe Messier de Boucherville
Le fondateur du Groupe Messier dont le siège social est situé à Boucherville, Jean-Claude Messier, s’est éteint à l’âge de 90 ans le 14 novembre dernier après avoir subi un infarctus à sa résidence. Il laisse dans le deuil non seulement son épouse, ses enfants et ses petits enfants de même que ses autres proches, mais également de nombreuses personnes qui l’ont côtoyé au cours de sa longue carrière. Cet homme d’affaires a été actif professionnellement jusqu’en 2015; il a quitté ses fonctions à l’âge de 85 ans. L’entreprise qu’il a bâtie aura été le centre de sa vie.
« C’était un homme d’une grande sagesse et de bon jugement. Son opinion était toujours juste. Il avait toujours une bonne avenue dans ses commentaires. Il aura été un homme droit et ferme : une main de fer dans un gant de velours », confie sa fille France. Fier de ses enfants, M. Messier avait de bonnes valeurs familiales. Avant de prendre le chemin de la retraite, il a tenu à s’assurer que la génération montante poursuivrait la continuité de ce qu’il avait construit. À cet effet, plusieurs de ses petits-enfants occupent un poste au sein du Groupe Messier. « C’était sa plus grande fierté de passer le flambeau à la troisième génération; il voulait que son entreprise perdure », ajoute sa fille cadette.
Parmi les valeurs qu’il a transmises à ses proches, ce père de famille a voulu que son entourage soit uni, qu’il communique et vive en harmonie. Il a également insisté sur l’importance de poursuivre ses études. Homme de tempérament terre à terre, fils d’un cultivateur établi à Varennes, Jean-Claude Messier était le dixième enfant d’une famille de onze. D’origine modeste, il était ambitieux, déterminé et visionnaire.
Parcours
Le commerce de détail alimentaire a attiré son attention tôt dans la vie. Vers la fin de l’adolescence, en 1947, il s’est d’abord fait embaucher chez les grossistes-épiciers Laporte, Hudon et Hébert, dans le Vieux-Montréal, où il a acquis de l’expérience dans quelques départements. En parallèle, il a suivi des cours d’anglais, de gestion du personnel et de mise en marché afin de parfaire ses connaissances dans ces domaines.
Deux ans plus tard, il franchit un nouveau pas en passant au domaine de la fabrication et de la distribution de produits alimentaires. Employé chez J.-René Ouimet, il s’occupe de la tenue de livres et de comptabilité, un domaine avec lequel il a des affinités et développe ses talents. En 1952, il revient travailler à Varennes pour une période de neuf mois. La compagnie ERCO l’engage comme paie-maître en lui ajoutant la responsabilité de la charge des coûts de construction. Travailleur acharné, il ajoute une autre corde à son arc en devenant boucher la fin de semaine au marché De Laroche, à Montréal. Cette épicerie appartenait à un Varennois, Cyprien Beauchemin.
En quête d’un avenir répondant à ses aspirations, il rêve de devenir son propre patron. « À 20 ans, il avait choisi de devenir épicier parce qu’il voyait le milieu de l’alimentation comme un bien essentiel. À l’époque, ce n’était pas perçu comme un choix honorable », précise France Messier. En mars 1953, il tente la grande aventure en ouvrant son premier commerce, une petite épicerie de quartier, rue Bélanger Est, dans Rosemont. Six mois plus tard, il unit sa destinée à une résidente de Montréal, Thérèse Hamelin, avec qui il partagera sa vie durant 67 ans. Le couple aura quatre enfants : Gilles, Claire, France et Denis.

Les membres de la famille Messier : Denis, Claire, Thérèse, Jean-Claude, France et Gilles. (Photo d’archives prise en 2002)

Métro
Tournant majeur en 1957 pour cet homme d’affaires. Il adhère au regroupement Les marchés d’aliments Métro, formé depuis peu par une vingtaine d’épiciers indépendants de Montréal. Une forme de coopérative en quelque sorte. Au fil des ans, il gravira les échelons au sein de cette bannière, d’abord comme directeur du conseil d’administration, puis vice-président, pour en devenir le président de 1965 à 1980. Au terme de ce long mandat, il décida de revenir à l’administration de ses propres entreprises tout en demeurant 11 autres années au sein du conseil d’administration. Le regroupement de marchés d’alimentation avait pris de l’ampleur au fil des décennies.
Centres d’achat
Du côté de Boucherville, M. Messier construit en 1967 un centre d’achat comprenant une douzaine de commerces de proximité. Les Boutiques Fort St-Louis voient le jour dans un secteur bien ciblé en cette période durant laquelle la municipalité connaît un essor comme bien des banlieues. Le marché J.-C. Messier occupe l’espace commercial principal. Au fil du temps, plusieurs rénovations et agrandissements y seront apportés afin de moderniser les lieux au goût du jour.
En 1980, une autre succursale de la bannière Métro est érigée à Boucherville : le marché Sabrevois prend place sur la rue Samuel-De Champlain afin de desservir les résidents du quartier du même nom et des secteurs environnants. Comme le site est immense, d’autres commerces et bureaux d’affaires s’ajouteront à l’établissement principal huit ans plus tard pour devenir le centre d’achat Place Métro Sabrevois. Le Groupe Messier y installe d’ailleurs ses quartiers généraux.
Durant plusieurs décennies, le contexte économique lui étant favorable, cette société investit dans l’acquisition d’épiceries et de centres d’achat situés dans diverses municipalités et certains arrondissements de la région métropolitaine. Son expertise à la fois en immobilier commercial et dans le commerce de détail en alimentation lui permet de prendre de l’expansion en toute confiance. Aujourd’hui, l’entreprise familiale détient une dizaine de centres de ce type. Elle a 1300 employés sous sa responsabilité.
Jean-Claude Messier a toujours eu une vision à long terme afin que son entreprise ne cesse de croître, ce qu’elle a réussi à faire depuis 1953.
Secteur immobilier
Un autre volet de l’activité économique de M. Messier concerne le domaine immobilier résidentiel. Durant de nombreuses années, il a acquis des terres locales en vue de la revente en lots lorsque celles-ci seraient dézonées pour la construction d’habitations. Il s’était associé à son beau-frère Aimé Racicot dans cette pratique.
Plus tard, avec l’ouverture par la Ville de Boucherville du secteur Harmonie et l’installation des infrastructures à cet endroit, il a mis sur pied Développements Harmonie, une compagnie spécialisée dans la promotion de terrains à construire. Cette corporation a connu ses beaux jours de 2001 à 2018. Les derniers lots ont trouvé preneur auprès d’un entrepreneur en construction. Durant ces années, ce quartier résidentiel a ajouté un cachet de modernité à la ville.
Funérailles
Une cérémonie intime réservée uniquement à la famille du défunt se tiendra le dimanche 13 décembre au Complexe funéraire Pierre Tétreault à Boucherville. La cérémonie sera diffusée sur le web et pourra être suivie en direct ou en différé par toute personne désireuse d’y assister. L’équipe du journal La Relève tient à offrir ses sincères condoléances aux proches du disparu.

 

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