Le CEFIR entreprend une étude sur l’incidence des discours conspirationnistes auprès des cégépiens

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Par Daniel Hart
Le CEFIR entreprend une étude sur l’incidence des discours conspirationnistes auprès des cégépiens
Martin Geoffroy, professeur de sociologie au cégep Édouard-Montpetit et directeur du CEFIR, dirige la recherche sur les discours conspirationnistes.

Le Centre de recherche et de formation sur les intégrismes religieux, les idéologies politiques et la radicalisation (CEFIR) du cégep Édouard-Montpetit vient d’entreprendre une étude pour mieux connaître l’incidence des discours conspirationnistes sur les cégépiens en temps de COVID-19. Ce projet exploratoire fait suite à une recherche réalisée le printemps dernier à l’Université de Sherbrooke dont les résultats préliminaires ont démontré que ces discours affectaient surtout les jeunes gens. « Les jeunes sont influencés par des espèces de ¨gourous¨ présents en ligne sur les réseaux sociaux », affirme Martin Geoffroy, professeur de sociologie au cégep Édouard-Montpetit et directeur du CEFIR.
L’organisme prévoit faire une veille et analyser le contenu des diverses communications produites par les influenceurs sur les réseaux sociaux jusqu’au printemps 2021. « Nous allons regarder comment ils persuadent les gens et étudier leurs discours qui sont variés », signale au passage M. Geoffroy. Les résultats de la recherche conduiront à la publication d’un rapport de recherche en juin 2021. Le document contiendra des recommandations qui pourront mener à d’autres travaux plus poussés dans cette même veine. À échéance, le CEFIR souhaite implanter un programme d’éducation scientifique dans les cégeps et au bénéfice de la population en général. Dans une approche éducative, ce programme aiderait les gens à mieux discerner les distinctions entre des écrits scientifiques et des opinions comme celles que peuvent énoncer les influenceurs conspirationnistes.
« Les processus de radicalisation auxquels peut mener la croyance dans des théories de la conspiration ont fait l’objet d’études de plus en plus nombreuses et détaillées à l’échelle du monde occidental, mais encore très peu de projets ont abordé la réalité québécoise de façon spécifique, encore moins dans le contexte d’une pandémie comme celle de la COVID-19, explique le professeur Geoffroy. Ce projet permettra de combler cette lacune, par une étude qui prendra en compte les réalités du paysage des médias alternatifs québécois. »
Le Centre d’expertise souhaite entamer la formation d’acteurs et de décideurs quant aux démarches à privilégier pour prévenir l’adhésion aux idées complotistes dans le contexte de la pandémie de la COVID-19. L’organisme a entrepris des pourparlers avec le ministère de la Sécurité publique pour qu’il y ait une suite à son étude en cours. Ce ministère a accordé une subvention de 40 000 $ pour que cette analyse soit réalisée.

 

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