Sera-t-il possible de casser la deuxième vague de la COVID-19 en 28 jours ? « Oui, on peut renverser la tendance », soutient la Dre Julie Loslier, directrice de santé publique de la Montérégie, à condition, bien évidemment que les Québécois suivent les consignes gouvernementales.
La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), dont fait partie Boucherville, a changé deux fois de palier en moins d’une semaine pour finalement passer, le 1er octobre, en zone rouge, soit l’alerte maximale. « Nous avons franchi la barre des 10 000 cas depuis le début de cette pandémie en Montérégie, et c’est dans l’agglomération de Longueuil que l’on recense le plus grand nombre de personnes infectées, avec 40 % de tous les cas en Montérégie », mentionne la Dre Loslier.
« Après un mois d’août un peu plus calme, on constate une recrudescence constante depuis le début septembre, avec un rythme accéléré depuis environ deux semaines, si bien qu’hier (28 septembre), on a passé la barre des 100 cas quotidiens, avec 121 cas, pour la première fois en Montétégie depuis le début juin. »
La situation observée dans les taux d’infection est inégale en Montérégie. Ils sont plus élevés dans la couronne sud, ce qui justifie le découpage du territoire, en une zone orange, et une autre rouge, affirme la directrice de santé publique de la Montérégie.
L’agglomération de Longueuil, de par sa densité de population, est la région la plus touchée avec 4545 personnes infectées (en date du 25 septembre) depuis le début de la pandémie. À Boucherville, le dernier bilan également en date du 25 septembre fait état d’un cumulatif de 371 cas, soit une hausse de 28 cas depuis le 22 septembre. Par ailleurs, signalons qu’il y a des éclosions dans trois écoles de Boucherville, soit à l’école secondaire De Mortagne, l’école Orientante l’Impact et l’école privée Les trois saisons, ainsi qu’à la Résidence pour aînés des Berges.
Les taux plus élevés dans le territoire de la CMM justifiaient le découpage de la Montérégie, en une zone orange, et une autre rouge, affirme-t-elle.
Des caractéristiques différentes
Selon la Dre Loslier, les caractéristiques de la vague actuelle sont différentes de la première qui avait particulièrement touché les milieux de vie des personnes aînées. Actuellement, les personnes infectées sont beaucoup plus jeunes. Plus de la moitié des cas, en effet, sont chez les moins de 30 ans.
Par ailleurs, la propagation du virus est beaucoup plus communautaire que lors de la première vague et les enquêtes de traçage de contacts sont davantage plus compliquées. « Lors de la première vague, chaque cas pouvait donner lieu à trois, quatre ou cinq contacts. Maintenant, ça peut être jusqu’à 30 ou 40 parce que les gens circulent beaucoup, ils ont plusieurs contacts sociaux et professionnels. »
Plusieurs foyers d’éclosions sont présentement observés. Il y en avait 65 en Montérégie au moment d’écrire ces lignes. 40 % sont en milieu de travail et le tiers sont dans des écoles. « On remarque aussi qu’il y a plus de cas dans les milieux de vie pour aînés et une légère hausse des hospitalisations, et cela nous inquiète », précise la directrice.
