Une action collective suite au refus d’Ottawa d’assumer ses responsabilités pour protéger les berges du Saint-Laurent

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Une action collective suite au refus d’Ottawa d’assumer ses responsabilités pour protéger les berges du Saint-Laurent
Les vagues des navires marchands grugent les berges des îles de Varennes qui servent de refuge à la faune. (Photo : COurtoisie)

Les riverains de Varennes, Verchères et Contrecœur ont essayé à maintes reprises de sensibiliser le gouvernement fédéral face à l’érosion des berges causée par le transport maritime. Ce type de transport, à cet endroit du fleuve Saint-Laurent, a été rendu possible par l’aménagement de la voie maritime et de son chenal par le gouvernement canadien. Après avoir mené une panoplie d’actions politiques, individuelles et collectives, un regroupement de riverains a déposé une action collective à la Cour supérieure du Québec.

Le Comité pour la protection des berges du Saint-Laurent (CPBSL) s’attend à ce que de cette action collective permette de réparer l’injustice que vivent plusieurs riverains qui doivent parfois débourser l’équivalent de la valeur de leur maison pour assurer la protection de leur terrain face aux vagues des navires. Selon les informations recueillies à ce jour par le CPBSL, environ 50% des terrains riverains des trois municipalités seraient touchés par l’érosion. Le montant demandé dans le cadre de ce recours pourrait atteindre les 50 millions $. Micheline Lagarde, présidente du CPBSL, mentionne que : « Les citoyens ne sonnent plus l’alarme: ils appellent à l’aide; des maisons sur le point d’être endommagées, des terrains minés, un stress qui rend les gens malades et menace de les ruiner tant les travaux sont dispendieux. Chaque fois qu’on voit passer des bateaux on s’inquiète, et c’est la colère qui monte chez les riverains car le gouvernement ne fait rien. »

L’action collective sera menée par Me Olivier Laurendeau du cabinet Laurendeau Rasic S.E.N.C. Selon Me Laurendeau, « Les dommages subis par les propriétaires riverains ne sont pas que de simples inconvénients subis par les occupants de ces propriétés riveraines. Il s’agit d’une véritable attaque contre leur propriété. En l’absence d’ouvrage de protection adéquat, les vagues enlèvent du terrain, année après année, et peuvent même aller jusqu’à menacer d’effondrement les constructions, parfois des habitations, qui se trouvent à proximité. Ces terrains doivent être protégés par des ouvrages solides capables de résister, année après année, à l’action des vagues causées par la navigation commerciale. »

Ce recours légal est une conséquence inévitable suite à plusieurs années de négligence du gouvernement fédéral. Après avoir présenté à la Chambre des Communes en mai 2019 une pétition parrainée par le député Xavier Barsalou-Duval et signée par 2,300 personnes, le CPBSL avait mentionné qu’une réponse négative du gouvernement ne laisserait d’autre alternative qu’un recours légal. La réduction volontaire de vitesse des navires qui a été invoqué par le gouvernement fédéral s’avère nettement insuffisante pour solutionner le problème. Selon Micheline Lagarde, « Il est encore temps pour le gouvernement fédéral de trouver une entente et de poser des gestes bien concrets pour protéger les berges, les citoyens, la faune et la flore. Mais sa réponse à date ne nous laisse pas le choix d’aller de l’avant ! ».

« Depuis plus de vingt ans, les innombrables tentatives d’ouvrir un dialogue avec Ottawa ont frappé un mur. Le gouvernement canadien n’a pas seulement fait preuve de négligence en laissant dépérir la situation, mais aussi de déni à l’égard des responsabilités qui lui incombent. Pendant toutes ces années, les citoyens ont dû subir les conséquences de l’érosion de leurs berges avec une impassibilité totale face à leurs doléances. Force est de constater qu’ils ont épuisé tout espoir d’obtenir une collaboration et qu’ils n’ont d’autre choix que de le confronter via les tribunaux le gouvernement qui devrait pourtant être à leur service, » déplore Xavier Barsalou-Duval, député de Pierre-Boucher-Les Patriotes-Verchères et porte-parole en transport pour le Bloc Québécois.

Pour Carine Durocher, vice-présidente du CPBSL, « C’est une injustice trop longtemps méconnue qui doit cesser! Face aux vagues générées par les bateaux sur cette autoroute qu’est devenue la voie maritime du Saint-Laurent, les berges se sont beaucoup détériorées. Par exemple, aujourd’hui il y a certains endroits des talus de trois mètres de haut. L’ampleur, la complexité et les coûts des ouvrages de protection qui sont nécessaires vont bien au-delà des moyens et de la responsabilité de simple citoyen. »

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