En raison de la proximité du fleuve et des riches écosystèmes qui se sont formés le long de ses berges, la région de la MRC Marguerite-D’Youville abrite un nombre étonnant d’espèces aviaires.
Si certains oiseaux qui fréquentent les mangeoires peuvent aisément être observées au quotidien, les rapaces préfèrent garder leurs distances quand les humains sont concernés.
Pour sa part, Isabelle Berthelet a eu une opportunité inattendue de voir un de ces oiseaux de proie de près, un jeune faucon émerillon tombé par inadvertance dans sa piscine la semaine dernière.
Il faut dire que cette dernière avait bien remarqué une présence nouvelle dans le ciel depuis quelques temps. Une présence qui, avec le recul, pourrait expliquer pourquoi les écureuils, lièvres et moufettes se faisaient plus discret autour de chez elle depuis l’an dernier.
« On entendait un nouveau cri d’oiseau très strident depuis quelques temps, explique Mme Berthelet. C’était surprenant. Personne ne le reconnaissait. Au même moment, on pouvait voir de temps en temps des oiseaux de proie qui tournaient dans le ciel près de l’école. »
Un plongeon involontaire
Malgré la proximité relative des faucons, Isabelle Berthelet ne s’attendait certainement pas trouver un spécimen en pleine baignade dans sa cour par un bel après-midi de juillet.
« Je regardais par la fenêtre quand je l’ai aperçu sur le bord de la piscine, relate cette dernière. Je pense qu’il venait pour boire, mais ces oiseaux-là ne peuvent pas vraiment se pencher. Leur cou tourne au lieu de plier, alors il est tombé. Moi j’ai une piscine hors-terre et comme il n’y a pas de bord, il a essayé autant comme autant de sortir, mais il n’y arrivait pas. »
C’est alors que la résidente de Sainte-Julie a entrepris de lui donner un coup de pouce afin d’éviter un dénouement fâcheux à cette mésaventure.
« Il flottait avec ses ailes grandes ouvertes. Je suis arrivée en courant et il a arrêté de bouger. Il me regardait. Comme je ne voulais pas être blessée, j’ai pris un manche à balais et je lui ai tendu. Il s’est agrippé et, une fois sorti, il a continué à me regarder. Je l’ai déposé sur la table et j’ai demandé à une de me filles de prendre une photo. »
Une fois sec et après avoir retrouvé sa dignité, le jeune oiseau a repris ses sens et a pu s’envoler pour retrouver les siens.
Bec et serres
Selon Guy Fitzgerald, Mme Berthelet a eu le bon réflexe de tendre un objet au volatile plutôt que d’essayer de le prendre avec ses mains.
« Ça doit faire 44 ans que je travaille dans le milieu, nous dit le clinicien enseignant de l’Union Québécoise de Réhabilitation des Oiseaux de Proie (UQROP), et des oiseaux de proies dans des piscine, c’est quelque chose qu’on voit à chaque année. Les gens nous appellent dans des situations comme celles-ci et on leur conseille toujours de faire attention au bec et aux serres avec un oiseau qui semble être blessé. Le faucon émérillon est relativement petit quand on le compare à un aigle, une buse ou un harfang des neiges, mais il faut absolument utiliser des gants ou une serviette si on doit absolument le manipuler. Utiliser une perche pour le sortir de l’eau, c’était une très bonne idée. »
Curieusement, un incident similaire impliquant un fauconneau s’était produit quelques jours plus tôt dans la piscine d’une résidence de Boucherville cette fois.
« Il y a beaucoup de jeunes faucons qui sont en période d’apprentissage de vol et ils ne sont pas très habiles. Ils vont quitter le nid et se retrouver au sol mais ne sont pas assez adroits pour retrouver le nid qui est situé en hauteur, alors il se retrouvent parfois dans des situations fâcheuses. »
Guy Fitzgerald invite par ailleurs tous ceux qui sont curieux à propos des oiseaux de proies à assister aux représentations de Chouette à voir! à Saint-Jude et rappelle qu’en raison de la COVID-19, il est important de réserver ses places à l’avance sur le site de l’organisme.