Parc régional des Grèves: À la rescousse de la salamandre à quatre orteils

par Steve Martin de l'Initiative de journalisme local
Parc régional des Grèves: À la rescousse de la salamandre à quatre orteils
Amphibien sans poumon qui niche sur les grèves de Contrecœur, la salamandre à quatre orteils a vu son écosystème menacé par la présence de plantes envahissantes ces dernières années. (Photo : Todd Pierson / MAPAQ)

La Relève abordait le mois dernier les projets d’expansion de la zone protégée du Parc régional des Grèves. Cette semaine, de bonnes nouvelles se sont ajoutées pour ceux qui sont chargés de développer cette initiative et pour les amateurs d’une sympathique bestiole qui niche dans le coin, la salamandre à quatre orteils.

L’initiative de préservation du parc compte en effet parmi les dix  projets sélectionnés dans le cadre du programme Hydro-Québec pour la mise en valeur des milieux naturels. Provenant de huit régions administratives dispersées à travers la province, ces projets se partageront une bourse totale de 500 000 $.

Du côté du Parc régional des Grèves, ces fonds serviront notamment à assurer la survie dans un milieu sain de plusieurs espèces protégées de la région, ce qui inclut notamment la salamandre à quatre orteils, un amphibien considéré vulnérable qui niche sur les grèves de Contrecœur.

« C’est une espèce qu’on retrouve aussi ailleurs dans la province, mais dans un nombre restreint, explique Raphaël Dubé de la Fondation de la faune du Québec. Elle a besoin de caractéristiques très particulières dans son milieu de vie. Donc, lorsqu’il y a un habitat confirmé de cette espèce, on a tout intérêt à préserver les caractéristiques de son milieu et à réduire les pressions sur ces habitats. Par pression on entend, dans ce cas-ci, les plantes exotiques envahissantes, donc le roseau commun qu’on appelle aussi phragmite, mais aussi l’humain, dont les activités ne sont pas toujours favorables à la pérennité de ces espèces. »

Points noirs et ventre blanc

Avec le chevalier cuivré et la rainette faux-grillon, la salamandre à quatre orteils fait donc partie des espèces protégées de cet écosystème unique.

Faisant partie des amphibiens sans poumon, cette espèce de moins de 10 centimètres se distingue par ses pattes arrière qui, comme l’indique son nom, compte quatre orteils plutôt que cinq, ainsi que par son ventre blanc parsemé de points noirs. Son dos est pour sa part rougeâtre ou brunâtre alors que ses flancs sont plutôt grisâtres. La proéminence de ses yeux et la forte constriction à la base de sa queue permettent également de la distinguer de ses congénères. Caractéristique intéressante de cette variété de salamandres, celle que nous retrouvons dans le Parc régional des Grèves peut elle-même détacher sa queue lorsqu’elle subit un important stress.

« C’est une espèce d’amphibien d’importance, ajoute Raphaël Dubé. Elle a un statut particulier. Et malheureusement, certaines espèces exotiques nuisibles, comme le phragmite, ont commencé à envahir son milieu de vie. Le projet va notamment permettre de mieux contrôler la propagation de cette plante afin que la salamandre à quatre orteils puisse continuer d’avoir un habitat propice à sa survie. »

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