Rorqual échoué à Varennes: une visite rare mais pas unique dans la région

par Steve Martin de l'Initiative de journalisme local
Rorqual échoué à Varennes: une visite rare mais pas unique dans la région
On se souviendra longtemps du passage de ce jeune rorqual dont l’aventure a tristement pris fin avec la découverte de sa dépouille dans notre région. (Photo : GREMM)

L’histoire aurait pu connaître une fin plus heureuse. Malheureusement pour le rorqual à bosse qui s’est aventuré jusqu’à Montréal, l’aventure s’est terminée de façon abrupte. Après avoir disparu pendant deux jours, la dépouille de cet inhabituel visiteur a été retrouvée  au large de Varennes.

Si l’événement est rarissime, il n’est pas unique. C’est ce qu’a rappelé Robert Michaud lors d’une apéro science durant lequel le président du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) a répondu aux nombreuses questions soulevées par cette affaire.

« Des gens ont partagé plein d’informations avec nous ces dernières semaines. C’est ainsi que j’ai appris qu’une baleine avait été observée dans le port de Montréal en 1901. Elle avait reçu un accueil différent alors, puisqu’elle a été chassée à l’époque. »

Des illustrations de l’événement réalisées après la capture de l’animal laissent croire avec le recul qu’il s’agissait là aussi d’un rorqual à bosse, tout comme celui qui a été observé dans le secteur de Contrecoeur dans les années 2000. Un béluga s’est également aventuré loin de son territoire habituel pour passer de quatre à cinq semaines dans le Vieux-Port de Montréal en 2012.

« C’est quelque chose dont je vais me rappeler longtemps, a ajouté le président du GREMM. Un peu partout dans le monde des animaux, des individus de différentes espèces adoptent des comportements inattendus. Que ce soient des oiseaux, des mammifères, des humains… Un de ces comportements, soit l’exploration d’un territoire inhabituel, donne parfois suite à des accidents et des fins tragiques comme celle de ce rorqual qui nous a visités ces dernières semaines. On parle ici d’un jeune animal qui était âgé d’un à trois ans. »

À la limite de l’extinction

Sur une note positive, le biologiste a par ailleurs tenu à préciser lors de son intervention que l’individu appartenait à une des rares espèces de baleines dont la population est actuellement en santé après avoir frôlé la disparition.

« C’est une population qui est en expansion, pas seulement dans l’Atlantique, mais dans tous les océans du monde. Le rorqual à bosse est de retour après avoir été chassé à la limite de l’extinction jusqu’aux années 1950. Quand je suis arrivé dans le secteur de Tadoussac en 1983, il y avait un seul rorqual à bosse. C’était le seul représentant de son espèce. L’été dernier, on a observé 38 individus différents. »

Après son transport à Saint-Anne-de-Sorel où l’équipe du docteur Stéphane Lair  de l’Université de Montréal a réalisé une nécropsie, tout semble indiquer qu’une collision avec un navire aurait causé la mort de la baleine aventureuse. Selon les premières analyses, l’animal semblait être en bonne santé avant ce qui semble avoir été une collision fatale avec un navire.

 

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