Les bobines de film des noces de vos grands-parents ou ceux de vos étés d’enfance dorment dans des boîtes de carton dans votre sous-sol ou votre grenier? Pour Pierre McNeil, ces petits trésors cachés méritent d’être revisités à l’heure de la technologie numérique. Que ce soit sur votre ordinateur, votre tablette ou votre télé.
Les supports sur lesquels nous conservons nos souvenirs de famille ont évolué et se sont transformés au fil des décennies. Ainsi, les bobines, cassettes Betamax ou VHS et autres technologies utilisées autrefois ne font plus partie de notre quotidien.
C’est à ces précieux enregistrements que Pierre McNeil s’évertue à redonner une seconde vie. Le résident de Boucherville a amorcé ce virage dans sa carrière au tournant du millénaire alors que les circonstances l’ont poussé à laisser son métier de photographe en veilleuse pour s’intéresser aux technologies numériques.
« Aujourd’hui, on peut faire un travail qui est quand même de très bonne qualité », nous dit celui à qui les gens confient leurs enregistrements sans toujours savoir ce qui s’y trouve. « On découvre parfois des choses drôles, des moins drôles et des choses tristes aussi. »
M. McNeil nous raconte notamment la réaction amusée d’une cliente ayant découvert un film un brin olé olé de ses parents et celle d’un homme au physique imposant ému après avoir visionné des enregistrements familiaux.
« Je lui ai donné la boîte de Kleenex et il m’a dit : ″C’est ma mère. Elle est morte. Ça fait longtemps que je ne l’ai pas vu bouger.″ Sur des films, on voit les gens en mouvement. Ils ont l’air encore plus vivants qu’en photo. »
Des sœurs grises à Véronique Cloutier
Aujourd’hui, grâce à son travail de restauration, Pierre McNeil a mérité sa place au sein de l’Association des archivistes du Québec. Les demandes se sont multipliées à la suite notamment de son passage à la télé aux côtés du chroniqueur techno François Charron il y a quelques années.
M. McNeil a entre autres pu mettre ses talents au service des Sœurs de la Providence et des Sœurs Grises, de l’Ordre des infirmières et infirmiers, de Magnus Poirier, de la Chambre des notaires ainsi que de plusieurs universités et sociétés historiques.
« Un bon client à moi, c’est KOTV, ajoute-t-il, la compagnie de Véronique Cloutier qui fait l’émission 1res Fois notamment. Leurs recherchistes trouvent de vieilles cassettes des artistes contenant des enregistrements d’eux quand ils étaient jeunes et moi, je numérise tout ça. Je peux travailler avec tous les supports qui existent aujourd’hui. »
Visite royale
Celui qui continue d’offrir parallèlement ses services aux particuliers raconte par ailleurs avoir visionné l’équivalent de 7 millions de pieds de film… en une seule année.
Parmi les extraits qu’il a pu numériser pour la postérité et les générations futures, une visite papale et des vidéos d’anciens premiers ministres du Canada et du Québec. De quoi nourrir l’intérêt de ce passionné d’histoire.
« Un des films qui m’a le plus marqué m’a été confié par un homme dont le père était cinéaste. Il m’a laissé une caisse de films et parmi tout ça, il y avait un enregistrement de George VI lors de sa visite au parc Jarry. C’était juste avant la Seconde Guerre mondiale. Il faisait le tour des possessions britanniques afin de s’assurer la collaboration des pays membres du Commonwealth. On le voit à bord de sa Rolls-Royce. »
Pour la petite histoire, rappelons que Pierre McNeil a fait ses débuts comme photographe au journal La Seigneurie dont l’éditeur était Charles Desmarteau père, futur fondateur de… La Relève.
Pour visionner certains des films restaurés par M. McNeil, vous pouvez visiter son site www.films8mm.com ainsi que sa chaîne YouTube.