Une maison ancestrale rénovée dans le respect de son histoire

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Par Diane Lapointe
Une maison ancestrale rénovée dans le respect de son histoire
La maison Huet dit Dulude-Kéroack fait face au fleuve. Son nom lui vient de la famille pionnière qui l’a construite il y a plus de deux cents ans. (Photo : Jérôme Lavallée)

Rénover une vieille résidence est un art. La charmante maison Huet dit Dulude-Kéroack sise au 432, boulevard Marie-Victorin, dont les briques jadis blanches ont repris leur couleur d’origine, est un bel exemple d’une restauration réussie, dans les règles de l’art.
Elle est l’œuvre de Félix Lavallée et de sa conjointe, Andréanne Robitaille-Piette, de Félix & Co. Tous deux diplômés en design de l’environnement de l’UQAM, ils ont amoureusement rénové et restauré la maison construite en 1814. Le projet s’est échelonné sur un peu plus de deux ans.
Le couple a craqué pour cette maison lorsqu’elle a été mise en vente au printemps 2017. Il y avait beaucoup de travaux à faire, car elle avait manqué d’amour un peu trop longtemps. « On a eu la chance de l’habiter pour bien comprendre le site, apprécier le contact avec le fleuve et l’ensoleillement. Ensuite, durant les travaux, on a vécu dans notre Airstream 1972 », mentionne Félix. La caravane attirait d’ailleurs les regards des passants.
Un patrimoine à mettre en valeur
« Ce que l’on cherche à faire en rénovant une vieille bâtisse, c’est de mettre en valeur l’ancien par des interventions qui sont un peu plus contemporaines. On ne veut jamais que le nouveau prenne toute la place, on veut qu’il souligne l’histoire », explique Félix.
Pour mener à bien leur projet, les jeunes entrepreneurs de Félix & Co. ont fait beaucoup de recherche. La maison a d’abord appartenu à la famille Huet dit Dulude. C’était une petite maison de campagne. Dans les années 1940, Lucien F. Kéroack s’en porte acquéreur. Il est l’architecte, notamment, du bâtiment administratif du Jardin botanique de Montréal et aussi du manoir de brique situé sur le boulevard Marie-Victorin à l’intersection de la rue Charlotte-Denys. Il transforme la petite maison qui était de bois pour lui procurer un look européen français. Il la recouvre de briques qu’il peinture avec un enduit de crépis cimenté blanc, appelé «snowcrete». Il ajoute les lucarnes, enlève la galerie à l’avant, et y fait creuser une piscine, probablement la première à Boucherville.
À l’intérieur, Félix et Andréanne ont conservé et mis en valeur les planchers de bois, les madriers, les moulures, les radiateurs en fonte et les foyers. Une partie de la structure de la maison a été dénudée pour concevoir un mur de bois qui sépare l’ancienne et la nouvelle partie. Ils ont restauré une annexe à l’arrière et en ont refait une autre. « On a opté pour un décor neutre qui marque les vieux éléments. Une vieille poutre, on trouve ça beau », opine Félix.
« C’était la première fois que l’on restaurait une maison aussi âgée. On voulait travailler manuellement, car on adore ça. Tout a été fait sur mesure et sur place, de la charpente aux armoires de cuisine, en passant par l’escalier en acier », mentionne Félix.
À l’extérieur, ils ont nettoyé les lucarnes, réparé la toiture de cuivre. Ils ont décapé les briques pour leur restituer leur couleur d’origine en laissant volontairement quelques traces de blanc. Ils ont aussi rénové la piscine creusée.
« On s’est payé le trip de réaliser ce projet de A à Z. On a eu la chance de mettre des choses que nous avions apprises en application », note Andréanne.
Puis, ils ont tourné la page il y a une semaine en remettant les clés aux heureux nouveaux propriétaires.
« C’est un projet portefolio. On voulait montrer qu’on peut faire quelque chose d’incroyable avec une vieille maison. »

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