Famille Charbonneau : quatre générations d’agriculteurs depuis 100 ans

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Par Diane Lapointe
Famille Charbonneau : quatre générations d’agriculteurs depuis 100 ans
Quelques membres de la famille Charbonneau réunis lors d’une fête organisée pour souligner le centenaire. De gauche à droite, Julien, Michel, Martin, Cécile et David Charbonneau.

De parents à enfants, quatre générations se sont succédé à la tête de la ferme Charbonneau située sur le chemin de la Savane, à Boucherville. L’entreprise familiale a célébré, le dimanche 8 septembre dernier, son centenaire.
L’aventure a commencé à Sainte-Angèle-de-Monnoir en 1919 lorsqu’Hervé Charbonneau et son épouse Émilia Fontaine acquièrent une terre de 150 arpents pour y établir une ferme laitière. Le couple avait huit vaches, et aussi quelques poules. En 1935, la ferme prend de l’expansion alors qu’il achète la terre voisine de 80 arpents.
En 1943, Fernand, le fils aîné, acquiert la ferme. Il investit dans la modernisation des installations. La grange est agrandie, et il se procure un tracteur pour faire les foins, donnant ainsi congé aux chevaux. Il est l’un des rares fermiers du rang à posséder un tel équipement. Il offre aux voisins ses services de fourrage à forfait au coût de 7 sous la balle de foin.
En 1956, Fernand achète des trayeuses. La ferme comptait 20 vaches, ce qui était beaucoup pour cette époque, souligne Michel, qui raconte les grands pans de l’histoire familiale. En 1960, Fernand commence à cultiver le maïs sur trois arpents. Michel et sa sœur Johanne, alors âgés de 8 et 6 ans, ont l’idée d’installer une petite table sur le bord de la rue pour vendre le blé d’Inde. « La première année, nous en avons vendu pour 85 $ », se souvient Michel. « Les gens nous demandaient si nous avions d’autres variétés de légumes. C’est ainsi que ma mère Roseilda a décidé de semer des tomates, des concombres, des fèves et des oignons et, depuis, nous n’avons jamais cessé d’en cultiver.» De 1960 à 1974, la moitié de la ferme était consacrée à la production laitière et l’autre à la culture.
Fernand et Roseilda ont eu cinq garçons et trois filles qui, après leurs études et avoir travaillé dans leur domaine respectif, sont revenus à leurs racines, à la ferme. En 1974, Daniel achète la ferme familiale, vend les animaux pour se consacrer exclusivement à la culture maraîchère. Les clients viennent de partout et surtout de la Rive-Sud de Montréal pour acheter les légumes. Mais, en raison de la montée du prix du pétrole, ils commencent à délaisser leur randonnée hebdomadaire à la campagne. C’est alors que Daniel a eu l’idée, en 1984, de s’approcher de sa clientèle. Il achète une terre de 85 arpents sur le rang de la Savane, à Saint-Hubert. Peu de temps après, ses frères, Alain, Réjean et Michel se procurent la terre voisine, d’une même superficie, sur le chemin de la Bretagne, à Boucherville. Leur entreprise se nomme Développement AMR.
Toujours cette année-là, Daniel décide de diversifier sa production et se lance dans les pommes. Il plante 2000 pommiers. Toute la famille est actionnaire du verger, à l’exception de Johanne, qui mène une carrière dans un autre domaine.
Au début, on retrouvait des pommes McIntosh, Cortland et Lobo. Puis au fil des ans, les producteurs ont ajouté d’autres variétés, telles qu’Empire, Spartan, Sunrise, etc.
En 2009, David et François, fils de Daniel, achètent la terre de Boucherville ainsi que la ferme de Sainte-Angèle-de-Monnoir. En 2012, Julien, fils de Michel, ainsi que David et François deviennent propriétaires du verger.
Pour cette quatrième génération de Charbonneau, la terre est toujours une passion, et elle en récolte les fruits depuis 100 ans.

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