L’Union des municipalités du Québec fait part de ses attentes en vue des élections fédérales

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Par Daniel Bastin
L’Union des municipalités du Québec fait part de ses attentes en vue des élections fédérales
Les municipalités font de la lutte à la crise climatique l’enjeu principal de la campagne électorale fédérale, un dossier qui relève de la présidente du comité sur les changements climatiques de l’UMQ, Suzanne Roy. (Photo : UMQ)

Plus de 360 municipalités sont membres de l’Union des municipalités du Québec et elles représentent environ 85 % de la population et du territoire de la province. En raison de ce poids considérable, l’UMQ a préparé une plateforme en vue de l’élection fédérale du 21 octobre prochain afin de réclamer des engagements des différentes formations politiques sur trois enjeux prioritaires, soit les changements climatiques; le développement économique intelligent et durable des communautés; le respect de l’autonomie municipale.
L’Union veut de prime abord un engagement clair pour le respect de l’autonomie municipale, comme le gouvernement du Québec l’a reconnu dans la loi en donnant aux municipalités le statut de gouvernement de proximité. L’UMQ souhaite donc une nouvelle relation avec le palier fédéral en réclamant la possibilité de conclure des ententes directes avec le gouvernement du Canada; le respect des compétences municipales en matière d’aménagement du territoire, terrains, lacs, rivières, et de protection de l’environnement; le partage des revenus liés à la légalisation du cannabis.
Le deuxième enjeu porte sur le développement économique intelligent et durable des communautés, alors que les municipalités font valoir qu’elles sont des moteurs de premier plan de création de richesse et d’occupation dynamique des territoires. Elles demandent donc la réduction des délais de délivrance des visas de travail pour les travailleurs qualifiés, une meilleure harmonisation des systèmes québécois et canadiens d’immigration et des mesures fiscales pour encourager les travailleurs expérimentés à demeurer sur le marché du travail.
De plus, les municipalités veulent des investissements importants dans des programmes souples et flexibles d’infrastructures répondant aux besoins municipaux, notamment l’élargissement et le maintien du parc locatif abordable.
Elles demandent aussi l’accélération du déploiement d’Internet haute vitesse et de la téléphonie cellulaire partout sur le territoire, ainsi que des garanties de protection du secteur du bois d’œuvre et métallurgique dans les prochaines rondes de négociations d’accords de commerce international.
Finalement, l’UMQ exige des investissements massifs dans les infrastructures de transport ferroviaire et aérien; la délégation des ports et quais sous responsabilité fédérale aux municipalités avec un financement correspondant; un équilibre entre la valorisation des ressources naturelles et la protection des écosystèmes.
Une vraie lutte aux changements climatiques
Les gouvernements de proximité sont en première ligne des impacts sociaux, économiques et environnementaux causés par les changements climatiques, fait valoir l’Union, et ses membres contribuent à l’atteinte des objectifs globaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) du Canada.
Pour ce troisième enjeu prioritaire, les municipalités réclament donc la bonification et une meilleure flexibilité des programmes fédéraux existants, dont le plan Investir dans le Canada phase 2 et le Fonds d’atténuation et d’adaptation en matière de catastrophe.
Elles veulent aussi une stratégie fédérale de réduction des émissions de GES qui ferait une place importante aux municipalités, ainsi que des investissements massifs dans la mobilité durable partout sur le territoire, en y incluant les coûts d’exploitation des réseaux de transports collectifs.
« Les gouvernements de proximité sont incontournables pour réussir le virage en matière de changements climatiques. Partenaires de première importance du gouvernement fédéral, les municipalités font de la lutte à la crise climatique l’enjeu principal de la campagne électorale fédérale et réclament des engagements clairs en ce sens », déclaré à ce sujet Alexandre Cusson, président de l’UMQ et maire de Drummondville.
« Il est urgent que l’on se donne ensemble les moyens de faire plus et de faire mieux pour l’environnement. De gouvernement à gouvernement, il faut miser sur ce qui fonctionne. Quelque 43 % des émissions de GES du Québec proviennent du secteur des transports. Sans un important transfert modal de la voiture solo aux transports collectifs, nous manquerons collectivement le rendez-vous écologique. »

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