Virus du Nil occidental : un nombre record de personnes infectées dans la région en 2018

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Par Diane Lapointe
Virus du Nil occidental : un nombre record de personnes infectées dans la région en 2018
Lors d’un point de presse portant sur le virus du Nil occidental, Dr François Milord, médecin-conseil à la Direction de santé publique et Dre Julie Loslier, directrice de santé publique de la Montérégie.

L’été dernier, un nombre record de personnes en Montérégie, et particulièrement dans le secteur du Réseau local de services Pierre-Boucher ont contracté le virus du Nil occidental (VNO).
2018 a en effet été l’année la plus importante au Québec pour cette infection. Des 200 cas déclarés dans la province, 75 étaient en Montérégie. Le virus a été particulièrement présent dans le secteur des villes de Longueuil, Boucherville, Sainte-Julie, Varennes et Saint-Amable alors que 20 ont été rapportés par le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Centre. Un peu plus à l’ouest, 17 cas ont été signalés par le RSL Champlain (secteur de l’Hôpital Charles-LeMoyne). Dans les deux territoires, cela représente 7,7 personnes par tranche de 100 000 qui ont contracté le virus.
« D’année en année, on constate que la Montérégie est assez touchée par le VNO, soit entre 25 et 50 % de tous les cas au Québec», a précisé le Dr François Milord, médecin-conseil à la direction de santé publique.
Comment le virus se transmet-il?

Même si le virus est bénin et sans conséquence pour la plupart des gens, il y a certaines personnes chez qui il est plus important de prévenir la maladie, que ce soit en limitant la population d’insectes autour du domicile et en utilisant des chasse-moustiques.
Le virus se transmet à l’humain par la piqûre d’un moustique infecté. Il peut mener, dans de rares cas, à une infection extrêmement grave qui affecte particulièrement les personnes âgées ou atteintes d’une maladie chronique.
Dans la majorité des cas, le virus passe pratiquement inaperçu et guérit spontanément. Des symptômes apparaissent toutefois chez certaines personnes infectées de 2 à 14 jours après la piqûre. Les symptômes les plus fréquents sont les maux de tête et la fièvre parfois accompagnés de maux de ventre ou de cœur, de douleurs musculaires ou de rougeurs à la peau.
Environ une personne sur 150 développe une forme grave de la maladie: méningite (infection des enveloppes du cerveau), encéphalite (inflammation du cerveau) ou paralysie des membres inférieurs. Parmi les personnes qui développent des complications, plusieurs ont besoin de réadaptation et certaines en gardent des séquelles permanentes, par exemple de la faiblesse musculaire. Des décès sont possibles.
Personnes les plus touchées
L’an dernier, aucun enfant n’a été atteint du virus du Nil occidental en Montérégie. La maladie se présente surtout chez les adultes de 40 ans et plus et la proportion de personnes atteintes augmente avec l’âge.
« Les personnes âgées de 50 ans et plus et les personnes atteintes d’une maladie chronique comme le diabète, une maladie du cœur ou un cancer sont plus susceptibles de développer une forme grave de la maladie », remarque Dr Milord.
Il n’y a pas de traitement spécifique pour soigner les personnes malades. Il n’existe pas de vaccin non plus. La seule façon de se protéger est d’éviter les piqûres de moustiques.
Comment se protéger
Les risques d’attraper le VNO augmentent pendant l’été jusqu’au début de l’automne lorsque la population de moustiques est plus importante. Les moustiques qui transmettent ce virus sont plus actifs le soir et la nuit (au coucher et au lever du soleil). Pendant cette période, l’utilisation d’un chasse-moustiques à base de DEET, d’icaridine, d’eucalyptus citron ou d’huile de soya, et le port de vêtements longs et clairs sont recommandés. Des produits à base d’huiles essentielles sont homologués pour se protéger contre les piqûres de moustiques, mais ils sont efficaces moins de deux heures.
L’eau stagnante est le milieu idéal de reproduction des moustiques qui peuvent transmettre le VNO. Il est donc indiqué de nettoyer les gouttières de sa maison, de couvrir ses poubelles, d’enlever l’eau qui s’accumule sur la toile solaire de la piscine et de vider tous les objets autour de la maison qui peuvent contenir de l’eau.
« Il est important de se protéger des piqûres de moustiques, mais il ne faudrait jamais hésiter à profiter du beau temps. Rester actifs et pratiquer des sports à l’extérieur demeurent d’excellents moyens de protéger sa santé», rappelle Dre Julie Loslier, directrice de santé publique de la Montérégie.

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