Le SPAL s’attaque à l’exploitation sexuelle

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Par Diane Lapointe
Le SPAL s’attaque à l’exploitation sexuelle
Sherry Romanado, députée fédérale de Longueuil – Charles Lemoyne, Fady Dagher, directeur du SPAL et Sylvie Parent, mairesse de Longueuil.

Une équipe d’intervention est mise en place

Le Service de police de l’agglomération Longueuil (SPAL) a annoncé la mise en place d’une Équipe intégrée d’intervention et de soutien aux victimes d’exploitation sexuelle.

Grâce à une contribution financière de 852 102 $ du gouvernement du Canada, sur une période de cinq ans, le SPAL pourra notamment recourir aux services d’une coordonnatrice responsable du volet psychosocial, Joëlle Safadi, et d’une agente de police pivot, Fanny Perras, qui pourront intervenir auprès des victimes afin de les aider à sortir de l’emprise de l’exploitation sexuelle.

L’approche sera plus humaine et moins pénale, a précisé le directeur Fady Dagher. Elle sera davantage centrée sur leurs besoins.

Selon les évaluations du SPAL, il y aurait au moins 108 personnes sur le territoire, dont une majorité de femmes, aux prises avec une problématique d’exploitation sexuelle. De plus, 37 personnes vivraient de l’exploitation sexuelle, dont 26 habitent la région.

Le SPAL a pour objectif d’atteindre sur une période de cinq ans jusqu’à 375 victimes âgées de plus de 17 ans. Selon le service de police, les victimes d’exploitation sexuelle rendues à l’aube de leur majorité ont peu ou pas de services d’aide.

Des partenaires se sont associés à ce projet. Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Est aura pour rôle de faire connaître le projet auprès des filles, victimes ou à risque d’exploitation sexuelle, âgées de 17 ans. Le CISSS de la Montérégie-Ouest offrira aux victimes inscrites au projet les services professionnels de suivi et de soutien concernant le traitement des chocs post-traumatiques, la santé mentale ainsi que les problèmes liés à la dépendance à l’alcool et/ou la toxicomanie. L’organisme 2159 offrira l’accompagnement et l’hébergement aux victimes dans diverses démarches du quotidien ainsi qu’un soutien qui viendra compléter le suivi psychosocial de la coordonnatrice. La Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES) offrira de la formation et développera un réseau d’aidantes.

Le projet vise surtout des femmes âgées de 17 à 25 ans. L’âge moyen de l’entrée dans la prostitution est de 14,7 ans, et commence même à 12 ans. Selon le SPAL, le secteur de la station de métro Longueuil n’est plus celui des proxénètes pour le recrutement. « Il y a eu une mutation dans la façon dont on peut retrouver la prostitution et dans le visage des proxénètes. Les réseaux sociaux sont de nouveaux moyens de communication. Il y a même des filles mineures qui gèrent leurs clients ou qui recrutent elles-mêmes les victimes. Quant aux proxénètes et les clients, le directeur Dagher soutient que le SPAL ne lâchera pas prise et maintiendra la ligne dure.

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