Une jeune autiste expose au CJE: Maëlle Adenot et l’art d’être unique

Photo de Diane Lapointe
Par Diane Lapointe
Une jeune autiste expose au CJE: Maëlle Adenot et l’art d’être unique
Maëlle en compagnie de son chien Fluppy, et entourée de quelques-unes de ses toiles.

Maëlle Adenot participera à l’exposition annuelle Vocation en art! organisée par le Carrefour jeunesse-emploi (CJE) Marguerite-d’Youville. La jeune artiste, atteinte du spectre de l’autisme, présentera une dizaine d’œuvres joyeuses inspirées de son amour pour les animaux. Elle est la preuve que chacun à sa voie pour grandir et s’épanouir, quelle que soit sa différence.
Rencontrée au domicile de sa grand-mère maternelle Thérèse Martin qui l’a initiée au dessin et à la peinture, Maëlle explique pourquoi elle apprécie tant les arts. « J’aime les couleurs, et les textures. J’aime les animaux, les dessiner et les photographier. Je trouve qu’ils sont inoffensifs, ils n’ont pas de malice dans leurs yeux, ils n’ont pas fait de mal à la nature et ils ne cherchent pas non plus à nous impressionner, à moins qu’ils veuillent des gâteries. J’essaie d’exprimer leur regard dans mes peintures. »
Maëlle a commencé à dessiner à l’âge de 2 ans, bien soutenue par sa grand-mère, artiste peintre. « Chaque fois qu’elle avait une émotion, elle prenait un papier et faisait de petits dessins… celui d’un lapin, d’un « marsupilami » de la série Spirou et Fantasio, d’un écureuil, ou de son chien Fluppy, son fidèle ami », raconte Mme Martin. « Elle fait ça à main levée, car elle déteste la copie », précise sa mère, Catherine Kozminski.
Une belle intégration, un réel espoir
Maëlle est inscrite depuis deux ans dans un programme d’enseignement à l’intention des élèves atteints d’un TSA à l’école secondaire De Mortagne. Elle va en classe toujours accompagnée de son chien d’assistance de MIRA. « Cette école est extraordinaire, et ce programme offre la perspective de se projeter dans l’avenir. C’est tellement difficile pour plusieurs familles qui se demandent que fera leur enfant plus tard, qu’est-ce qui va leur arriver. Mais quand on est dans cet univers, il faut arrêter de s’en faire. Ils ont leur place dans la société », analyse Mme Kozminski. Et Maëlle s’empresse d’ajouter « que les professeurs et les intervenantes sont très dévoués, à l’écoute des jeunes et offrent un enseignement très personnalisé. » La jeune fille de 16 ans a plusieurs idées et souhaiterait plus tard être illustratrice, faire de la photo ou travailler à la SPCA.
Maëlle a réalisé d’énormes progrès. « On part de très loin, d’une petite fille qui ne répondait pas à son nom à l’âge de 2 ans, qui ne se laissait pas prendre dans nos bras, qui avait peur de tout et qui faisait des crises à répétitions. Et puisque nous n’avions pas d’aide, et que l’on a été inscrit sur une liste d’attente durant quatre ans pour avoir accès à des services, alors qu’il faut agir avant l’âge de 5 ans, nous sommes allés consulter au privé », explique Catherine qui a écrit avec l’aide d’une psychologue spécialisée le livre « L’autisme, un jour à la fois ».
Grandir a été tout un défi pour Maëlle qui a pu heureusement bénéficier de plusieurs soins, entre autres, en ergothérapie, en physiothérapie, en orthophonie, en thérapie comportementale, etc. Aujourd’hui, elle est très fonctionnelle, intéressée, entrepreneure, sensible aux autres, généreuse, intuitive et très attachante. « Elle veut aider et faire plaisir à tout le monde », souligne sa grand-mère.
Avec son grand cœur et l’argent qu’elle prévoit récolter de la vente de ses toiles, Maëlle souhaite acheter du matériel d’arts plastiques destiné aux élèves du programme TSA de son école. L’exposition se tient du 8 novembre au 24 janvier 2019. Le public peut la visiter durant les heures d’ouverture (de 8 h 30 à 16 h 30 les jours de semaine, et jusqu’à 20 h les mercredis) au 95 boulevard de Mortagne, bureau D, à Boucherville.

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