La zoothérapie fait des merveilles à De Mortagne

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Par Diane Lapointe
La zoothérapie fait des merveilles à De Mortagne
Les enfants autistes entrent en relation avec le chien. Ils apprennent à en prendre soin, et à leur donner des ordres.

Pour les élèves présentant un trouble du spectre de l’autisme

La zoothérapie fait des merveilles auprès d’un groupe d’élèves ayant un trouble du spectre autistique (TSA) de l’école secondaire De Mortagne.
Karine Désormeaux, professeure spécialisée en adaptation scolaire, a recours à la zoothérapie depuis sept ans pour ses élèves. Les bienfaits qu’elle constate sont tellement grands que chaque année, elle se croise les doigts pour que son projet et sa demande d’aide financière présentés à la Fondation de l’école secondaire De Mortagne soient acceptés.
Quand arrive le mois de mai, les élèves sont un peu fatigués de l’année scolaire, et c’est à cette période que commencent les interventions en zoothérapie, tous les jeudis durant près de huit semaines.
La Relève s’est présentée à titre d’observateur à une de ces rencontres d’une heure avec Daniel Morin, intervenant en zoothérapie. Lorsqu’il arrive en classe avec ses neuf chiens, les élèves sourient aussitôt. Ils se souviennent des bêtes et les appellent par leur nom, ce qui en soi est impressionnant. « Il y a des élèves dans mon groupe depuis trois ans qui ne m’ont jamais appelée par mon prénom», précise Mme Desormeaux.
Ses six élèves âgés de 12 à 16 ans font l’équivalent de leur première et deuxième année du primaire. Quelques élèves de huit autres groupes ayant également un TSA sont invités à la séance.
Daniel Morin travaille avec plusieurs chiens afin que tous puissent s’occuper d’un animal. Certains élèves ont déjà leur chouchou. « Lorsque j’ai commencé la zoothérapie dans ce groupe, il y avait des élèves qui ne s’approchaient pas des chiens. Ils avaient peur, alors que maintenant, ils les promènent, leur donnent des commandements, les flattent, brossent leurs poils, les nourrissent, leur donnent de l’eau, leur lancent la balle et leur font des câlins. Au point de vue relationnel, ils deviennent un ami et une visite attendue.»
Les bienfaits de la zoothérapie auprès de cette clientèle sont nombreux, signale Mme Desormeaux. « Les élèves se rendent compte de leur pouvoir de communication. Ils constatent que lorsqu’ils parlent au chien, celui-ci les écoute, il leur obéit. La zoothérapie diminue leur anxiété et les apaise. Ça crée des liens, et ça leur donne confiance.»
Il y a des jeunes qui, au début, avaient très peur des animaux. Ils portaient des gants pour leur toucher, car ils n’aimaient pas la texture. Maintenant, ils les caressent, et lorsque dans la rue ils croisent un chien, ils n’ont plus de crainte.
« Sans trop s’en apercevoir, la zoothérapie travaille beaucoup de choses », ajoute M. Morin qui œuvre dans ce domaine depuis une trentaine d’années. Ces chiens, de différentes tailles, sont calmes, dociles et adorent se faire caresser. Certains viennent de refuges, d’autres ont été sauvés de l’euthanasie parce qu’un maître s’en était lassé, et un autre, mort récemment, avait été retrouvé abandonné dans un piteux état dans la forêt. Il a été extraordinaire et fait un super beau travail en zoothérapie.
La zoothérapie a des résultats tellement concluants que deux jeunes élèves d’un autre groupe se retrouvent sur les bancs de leur école, depuis septembre, accompagnées de leur chien

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