Sainte-Julie : berceau de champions en danse sur glace

Photo de Diane Lapointe
Par Diane Lapointe
Sainte-Julie : berceau de champions en danse sur glace
Le médaillé olympique Eric Radford, la chorégraphe Julie Marcotte, Meagan Duhamel, championne olympique, et son conjoint, également entraîneur, Bruno Marcotte, à l’aréna de Sainte-Julie.

Julie Marcotte signe leurs chorégraphies

On ne devient pas champions du jour au lendemain. Les médaillés olympiques Meagan Duhamel et Eric Radford se sont rigoureusement entraînés, durant des milliers d’heures, à l’aréna de Sainte-Julie, tout comme une quarantaine d’autres talentueux patineurs.

Ils viennent des quatre coins du monde pour peaufiner leurs techniques, pirouettes et acrobaties sur les glaces de Sainte-Julie, avec l’entraîneur Bruno Marcotte et la chorégraphe Julie Marcotte, de l’école de patinage artistique Marcotte Sainte-Julie, des sommités en danse sur glace.

Parmi ces étoiles, mentionnons également le couple ontarien Kirsten Moore-Towers et Michael Marinaro qui était aux derniers Jeux olympiques d’hiver et qui est toujours un espoir olympique pour les Jeux de 2022, qui se tiendront à Pékin, en Chine; le duo Camille Ruet et Drew Wolfe qui s’apprête à participer aux Championnats du monde du 19 au 25 mars à Milan; la championne hollandaise Niki Wories; les Sud-Coréens Kim Kyu-eun et Alex Kang-Chan Kam; et les Nord-Coréens Ryom Tae-Ok et Jim Ju-Sik qui ont performé aux JO de PyeongChang

Deux podiums

Aux Jeux olympiques de PyeongChang, les protégés de l’entraîneur Bruno Marcotte et de la chorégraphe Julie Marcotte, les patineurs Meagan Duhamel et Eric Radford, ont remporté les médailles d’or (en équipes) et de bronze (en couples). Pour Julie Marcotte, qui est aussi la belle-sœur de Meagan, puisque cette dernière a épousé son frère Bruno, « c’est la consécration de plusieurs années de travail. Ce boulot, c’est une passion. J’y mets tout mon cœur et mon âme.»

Les Nord-Coréens Ryom Tae-Ok et Jim Ju-Sik ont également réalisé une excellente performance aux Jeux olympiques terminant au 13e rang. « C’est phénoménal !», lance Julie, car le couple avait participé à peu de compétitions internationales. « C’était déjà mission accomplie qu’ils réussissent à se qualifier pour participer aux JO, et qu’ils se rendent jusqu’aux finales, c’est incroyable, car le niveau de compétition et le calibre de patineurs sont présentement très élevés. »

Plusieurs sources d’inspiration

Pour créer les chorégraphies, Julie Marcotte s’inspire à 100 % des personnalités des athlètes. « Je dois les mettre en valeur, et détecter leur sensibilité et leurs faiblesses pour éventuellement les éliminer», explique-t-elle. Les modes sont également inspirantes. « Il faut toujours se mettre à jour dans les choix musicaux et dans les styles de danse.»

La chorégraphe a beaucoup fait parler d’elle l’automne dernier lorsqu’elle a choisi pour les Nord-Coréens la chanson Je ne suis qu’une chanson,  de Ginette Reno. Comment expliquer ce choix ?  « Leurs idoles sont Meagan et Eric, et ils souhaitaient s’entraîner avec leur entraîneur et leur chorégraphe. Lorsqu’ils sont arrivés ici, ils ne parlaient ni l’anglais ni le français. Je les ai regardés patiner durant une semaine. J’examinais leur style, et avec le traducteur, j’essayais de comprendre ce qu’ils souhaitaient interpréter et partager avec la foule. Nous devions apprendre à les connaître et voir comment ils se comportaient sur la glace. J’ai compris que c’était de jeunes passionnés de leur sport désireux de se surpasser et que leur vie, c’était le patin.

J’ai commencé à chercher des musiques et à leur en proposer jusqu’au moment où j’ai eu un flash. Je me suis dit : « ils sont venus voir un coach québécois, ils s’entraînent au Québec, et ils veulent une chorégraphe québécoise. On va rester au Québec… On va faire un tout inclus. » La puissance de la voix de Ginette Reno et leur puissance à eux m’ont inspirée. Et j’ai interprété dans l’écriture de cette chanson toute la passion de la chanteuse véhiculée dans son art, et c’est ce que je ressentais également pour les Nord-Coréens. Ce choix a eu un impact auquel j’étais loin de m’attendre.»

Le destin

Avant de réaliser des chorégraphies, Julie Marotte était patineuse artistique. Elle a gagné les championnats juniors en danse en 1989. L’année suivante, lors d’un spectacle, elle se blesse sérieusement et doit mettre fin à sa carrière de patineuse.

À l’âge de 19 ans, elle signe la chorégraphie du spectacle de son frère Bruno, alors patineur, et ensuite pour d’autres athlètes, et ça ne s’est depuis jamais arrêté.

 

Partager cet article