Alléger la solitude des aînés avec les Petits frères de Longueuil

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Par Daniel Hart
Alléger la solitude des aînés avec les Petits frères de Longueuil

Sans famille, sans amis ou en conflit avec certains proches, un certain nombre de personnes âgées se retrouvent isolées dans leur logis, n’ayant personne avec qui échanger et communiquer. Une situation parfois difficile pour qui a besoin d’être en contact avec d’autres humains afin de socialiser. Dans le but d’aider les aînés aux prises avec ce contexte, les Petits frères de Longueuil organisent des activités regroupant des bénévoles avec ceux qu’ils appellent leurs «vieux amis». Ce service gratuit apporte de grands bienfaits à ceux qui y ont recours.
Cet organisme dessert les résidents de toutes les municipalités de l’agglomération de Longueuil, sans exception. Une résidente de Boucherville qui a requis l’anonymat, appelons-la M. C., participe aux rencontres de groupe des Petits frères depuis trois ans. Entre 40 et 50 personnes dont la moyenne d’âge s’élève à 75 ans se réunissent dans une atmosphère agréable afin de se distraire autour de jeux de société. Des chauffeurs bénévoles les accompagnent et les ramènent à la maison. «Je suis bien chez moi mais j’ai besoin de voir des gens à l’occasion; j’aime rencontrer les membres du groupe», signale cette retraitée qui partage sa solitude avec son animal de compagnie.
Si ce n’était pas de ses visites chez les Petits frères, le train-train hebdomadaire de M. C. se limiterait à des sorties à l’épicerie ou à la pharmacie lorsque nécessaire. La solitude qu’elle vit est inimaginable, confie-t-elle. Elle peut être des jours sans adresser la parole à qui que ce soit, parfois même des semaines. Il lui est déjà arrivé de chercher ses mots lorsqu’elle a eu à s’exprimer après plus de trois semaines de silence monastique.
L’organisme jumelle aussi des bénévoles à des aînés. «Nous tentons d’unir des personnes selon leurs affinités et leurs goûts en commun», explique la directrice des Petits frères de Longueuil, Danielle Bergeron. Le bénévole s’engage pour un an dans cette démarche auprès de la personne avec qui il sera réuni. Dans cette relation où l’écoute joue un rôle essentiel, des rencontres ont lieu deux fois par mois. Bénévoles et vieux amis discutent ensemble, prennent des marches, font une sortie au resto ou une autre activité qui leur plaît. Des liens significatifs s’établissent à travers ces rencontres à caractère humain. S’ajoutent aussi des appels téléphoniques bimensuels. Précisons que la moyenne d’âge des bénévoles se situe entre 35 et 60 ans. Plusieurs jeunes retraités en font partie. Des gens chaleureux.
L’été, les Petits frères invitent des aînés pour des séjours de vacances dans un chalet à leur disposition à Oka. Tout est gratuit pour les invités. L’organisme s’occupe aussi de réaliser des «rêves d’aînés» comme des sorties au Cirque du soleil ou au Musée des Beaux-Arts, selon les demandes reçues. Dans cette formule, l’an dernier, un amateur de vol plané est monté à bord d’un planeur avec un co-pilote et à vécu l’expérience qu’il souhaitait connaître depuis sa jeunesse. Un rêve réalisé sur le tard certes, mais accompli malgré tout!
Une fois l’an, l’organisme tient un concert-bénéfice pour regarnir ses coffres. Le prochain se tiendra à l’église Sainte-Famille de Boucherville le vendredi 30 juin avec la participation du Choeur de l’École d’été de chant choral de l’Université de Sherbrooke sous la direction musicale de Robert Ingari. Les billets sont disponibles dès maintenant auprès des Petits frères de Longueuil.

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