Travaux majeurs à la maison ancestrale Quintal-Quesnel dans le Vieux-Boucherville

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Par Daniel Hart
Travaux majeurs à la maison ancestrale Quintal-Quesnel dans le Vieux-Boucherville

L’une des belles demeures anciennes du Vieux-Boucherville, la maison Quintal-Quesnel, située rue Marie-Victorin, face au fleuve, connaîtra une nouvelle étape de son existence au cours des prochains mois.

Construit entre 1727 et 1750, ce bâtiment patrimonial a connu des transformations importantes au cours de son existence. Au départ maison en pierre, elle a été modifiée en 1887 dans un style victorien. Immeuble classé monument historique par le ministère de la Culture et des Communications depuis bientôt 40 ans, cette habitation nécessite des travaux de réfection, principalement au niveau de ses fondations. Ses propriétaires depuis 2010, Marc Jolicoeur et Stéphanie Gagnon, ont entrepris de longues et coûteuses démarches auprès des autorités concernées pour la remettre en bon état. En parallèle, puisque leur famille a grandi depuis qu’ils s’y sont installés – ils ont désormais quatre jeunes enfants – ils ont choisi d’ajouter un bâtiment annexe de style audacieux à l’arrière de leur résidence.

Au point de départ, à l’automne 2012, le couple a fait appel à une firme spécialisée afin d’analyser la qualité de l’air ambiant de la maison. Il est ressorti de cette évaluation que l’air intérieur du domicile familial présentait un profil fongique anormal dans l’ensemble du bâtiment, à l’exception du rez-de-chaussée de l’annexe arrière, une section ajoutée au 20e siècle. Il devenait donc prioritaire d’entreprendre une inspection complète des lieux afin de déceler les sources de contamination et d’établir un protocole de décontamination.

Au cours de la même période, un autre expert a constaté lors d’une investigation architecturale et structurale qu’il fallait consolider les fondations par pieux, nettoyer le vide sanitaire, excaver et faire une nouvelle fondation pour s’assurer de maintenir la maison en bon état. La décision fut prise de procéder à ces travaux en dépit de leur coût onéreux. À noter que Québec couvrira 40 % du coût des travaux de fondation. Lorsque cette étape sera achevée, le bâtiment aura une cave de cinq pieds de haut en béton.

Dans leur réflexion, les propriétaires tenaient cependant à faire exécuter cet aménagement à condition de pouvoir procéder à un agrandissement par un ajout arrière avec une zone de transition vitrée. Le projet requérait des autorisations ministérielles de même que le feu vert de la Ville de Boucherville. Comme il s’agit d’une maison patrimoniale, une certaine résistance s’est manifestée à différents paliers de décision. Consciencieux mais déterminé, le couple a franchi toutes les étapes avec succès après avoir adapté son projet pour qu’il soit acceptable du côté des autorités. Le ministère de la Culture et des Communications, le comité consultatif d’urbanisme de la Ville de Boucherville, le conseil municipal et le comité de citoyens du district 1 ont été unanimes pour que le projet devienne réalité.

« Nous avons soumis plusieurs devis; ce sera finalement un bloc arrière peu visible de la rue avec une zone de transition. L’extension arrière du bâtiment sera détruite. L’agrandissement sera fait de bois et la zone de transition sera recouverte de pierre », explique M. Jolicoeur. L’amalgame des deux styles procurera à cette propriété un cachet unique.

L’ajout aura trois chambres à coucher à l’étage, une cuisine au rez-de-chaussée sur une fondation pieutée de six pieds de hauteur. Les travaux devraient s’échelonner sur une période de trois à cinq mois. La famille espère pouvoir s’y installer dès l’hiver prochain. Ce sera l’aboutissement de plusieurs années d’interventions qui auront abouti à des résultats satisfaisants pour tous.

À l’automne 2014, des archéologues ont effectué des fouilles sur le terrain où sera installée la nouvelle section. Ils n’ont trouvé aucun artéfact au terme de leurs recherches. Ils ont cependant diffusé un avis mentionnant que s’il y avait des vestiges trouvés lors des travaux de fondation, il faudrait interrompre ceux-ci et aviser le ministère concerné.

Après être revenu s’établir au Québec il y a quelques années, au terme d’études entreprises aux États-Unis, M. Jolicoeur avait au départ l’intention de s’installer dans la métropole. Sa femme avait une autre idée en tête. Elle lui a proposé de visiter une maison d’autrefois sur la Rive-Sud. Leur visite à la maison Quintal-Quesnel fut déterminante. La lumière ambiante à l’intérieur du bâtiment et l’aménagement du lieu face au fleuve ont eu l’effet d’un coup de cœur, voire d’un véritable coup de foudre pour cette propriété. « On ne savait pas dans quoi on s’embarquait… », lance l’heureux propriétaire en souriant.

Il restera d’autres améliorations à apporter. Un certain nombre de rénovations intérieures sont à prévoir au cours des prochaines années.

Le couple a la ferme intention de vivre longtemps dans cette demeure ancestrale. « Nous sommes de vrais Bouchervillois maintenant. » Le goût d’habiter dans une maison ancienne a été influencé par des valeurs familiales transmises par la mère de M. Jolicoeur. Ces valeurs se traduisent par l’amour profond du Québec, de ses racines, des traditions et du patrimoine; il a laissé une marque indélébile chez eux.

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