Pour reprendre le contrôle de sa vie!

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Par Daniel Bastin
Pour reprendre le contrôle de sa vie!

Le Groupe de partage pour hommes de la Montérégie

Avec l’utilisation de plus en plus fréquente des courriels, textos, Facebook, Twitter, etc., on communique plus que jamais à l’aube de ce troisième millénaire et, pourtant, paradoxalement, l’homme a encore beaucoup de difficulté à livrer ses états d’âme, contrairement à la femme, bien souvent. Il faut dire qu’il existe peu de ressources qui s’adressent spécifiquement aux hommes qui désirent parler de leurs problèmes. Dans la région, le Groupe de partage pour hommes de la Montérégie est là pour les aider à reprendre le contrôle de leur vie.

Beaucoup d’hommes éprouvent de la difficulté à partager leurs émotions, ce qui les ronge à l’intérieur, que ce soit parce qu’ils ont peur d’être jugés, qu’ils craignent de montrer leur côté plus vulnérable, par crainte que ce soit vu comme un échec, parce qu’ils refusent de ne pas avoir l’air d’être à la hauteur, etc.

Avec le temps, les pressions peuvent s’accumuler et ces hommes en viennent parfois à se réfugier dans le travail de façon excessive, le jeu, le sexe, la consommation d’alcool ou de drogues. Mais ces formes d’évasion ne font que masquer un temps les problèmes à la source et, parfois, la pression va en s’accentuant à un point tel que des gestes malheureux comme le suicide peuvent être posés…

Ouverture sans jugement

Le Groupe de partage pour hommes de la Montérégie propose un lieu d’ouverture afin de parler, de s’ouvrir sans se sentir jugé. Parfois, on porte un problème en soi comme un lourd fardeau et le seul fait d’en parler a un effet libérateur.

« On accueille un large éventail de clientèle », explique Michel Breton, animateur et coordonnateur depuis cinq ans. « Il y a des hommes qui sont isolés socialement, d’autres qui vivent des pertes d’emploi, qui sont séparés ou qui sont en instance de séparation, certains ont des idées suicidaires, alors que d’autres vivent une grande colère ou traversent une crise existentielle. »

« Nous les accueillons dans le respect des différences et dans le non-jugement. Souvent, ils sont référés par les CLSC, les organismes communautaires ou même la police. Il doit y avoir au préalable une rencontre avec un animateur qui possède une formation en psychologie et en relation d’aide. On doit voir quels sont les besoins et les attentes de la personne. Si nous sommes en face d’un cas plus lourd, nous devons le référer à des services plus adéquats », précise le coordonnateur.

À Varennes et Boucherville

Des groupes avec animateurs sont offerts à Varennes les lundis soir, de 19 h à 21 h 30 à la Maison des jeunes, située à l’école secondaire le Carrefour, ainsi qu’à Boucherville, les mercredis de 19 h à 21 h 30, au centre Monseigneur-Poissant.

« Au début de la rencontre, on fait un tour de chaise pour que les participants puissent confier ce qu’ils ressentent, comment ils se sont sentis les semaines précédentes. C’est une façon de briser la glace, ouvrir le dialogue, puis, sur une base volontaire, les personnes peuvent s’exprimer et l’animateur est là pour les aider. »

« Au cours de la soirée, l’animateur va tenter d’intégrer des outils qui aideront le participant à gérer ses émotions. La soirée se termine par un autre tour de chaise afin que les gens puissent dire ce qu’ils ont aimé de leur rencontre et ce qu’ils n’ont pas aimé. »

« Souvent les participants tiennent les autres responsables de leurs malheurs. Nous, les animateurs, nous tentons de leur apprendre à parler au «Je», à leur faire comprendre qu’ils n’ont de contrôle que sur leurs actions; nous tentons de les amener à regarder à l’intérieur d’eux-mêmes. Notre groupe fonctionne sur le principe : aide-toi et le ciel t’aidera! », d’ajouter M. Breton.

Le Groupe de partage pour hommes de la Montérégie est un organisme sans but lucratif qui ne reçoit pas de subvention gouvernementale, ce qui fait qu’une contribution de 10 $ est suggérée par semaine. Toutefois, explique le coordonnateur, les responsables ne priveront pas un homme d’échanger avec le groupe s’il n’est pas en moyen à cette période-ci de sa vie.

« C’est dommage que les participants attendent parfois d’être au fond du baril pour demander de l’aide », se désole Michel Breton. « Quoi qu’il en soit, le Groupe de partage pour hommes de la Montérégie est comme un tremplin pour les aider à redevenir fonctionnels. »

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