Transport structurant sur Taschereau : LÉEO doit renaître, croit Florence Junca-Adenot

Michel Hersir
Transport structurant sur Taschereau : LÉEO doit renaître, croit Florence Junca-Adenot
Florence Junca-Adenot (Photo : Archives - La Relève)

Avec le retrait de la CDPQ Infra du projet de transport structurant sur le boul. Taschereau, la professeure en urbanisme à l’UQAM et Bouchervilloise Florence Junca-Adenot croit qu’il faut remettre sur pied le bureau de projet de LÉEO (Lien électrique est-ouest). Ce projet aurait, à terme, fait construire un tramway de La Prairie à Boucherville, en passant principalement par Taschereau. Un enthousiasme qui n’est pas partagé chez les élus.

Pour la professeure, ce projet avait trois avantages : proposer un réaménagement complet du boulevard Taschereau, en refaire les infrastructures souterraines et relier le métro à l’autoroute 10, par le biais d’un tramway.

«LÉEO, ça vaudrait peut-être la peine d’être repris. Il y a eu du travail de longue haleine, avec les sociétés de transport, le ministère des Transports», souligne-t-elle.

Cette dernière voit d’ailleurs le retrait de la CDPQ Infra comme «trois ans de perdus» et se porte en faux quant à la volonté des mairesses Catherine Fournier et Doreen Assaad de remettre le projet à la future entité gouvernementale chargée de la réalisation des projets de transport collectif, présentement en élaboration par la ministre Geneviève Guilbault et son équipe.

«C’est un mythe qu’on a besoin d’une autre structure. On en a assez dans la région. En confiant le projet à la nouvelle agence du ministère des Transports, on perd du temps, on augmente les coûts et on perd tout ce que ç’a coûté pour réfléchir à l’autre projet [LÉEO]. […] On se retrouve à faire comme lorsqu’on a confié le mandat à la CDPQ : tout recommencer», soutient Mme Junca-Adenot.

«Pas question de repartir à zéro»
La mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, a tenu à rappeler l’historique du dossier de LÉEO.

«En 2019, un bureau de projet du RTL a été lancé et financé pour étudier le projet de transport structurant sur l’axe est-ouest. Le projet LÉEO a été présenté en parallèle par la mairesse Sylvie Parent. Bien qu’intéressant, ce projet n’avait pas fait l’objet d’études ni de concertation locale et régionale», informe-t-elle.

Elle précise que les travaux réalisés par le RTL ont été transmis à la CDPQ Infra lorsque le bureau de projet a changé de main en 2020.

La mairesse rejette l’idée que de transmettre le dossier à la nouvelle entité du ministère des Transports signifie de recommencer à zéro ou que les trois dernières années ont été perdues.

«Il s’agit plutôt de poursuivre le travail. Les études réalisées par CDPQ Infra ces dernières années constituent une base de données précieuses sur lesquelles appuyer nos décisions», ajoute-t-elle.

La mairesse de Brossard, Doreen Assaad, y va du même son de cloche : «il n’est pas question de repartir à zéro», assure-t-elle.
Mme Assaad souhaite surtout «sortir au plus vite du mode d’étude pour passer à des actions concrètes et rapides, afin […] d’enfin s’attaquer à la revitalisation de Taschereau».

Elle se dit prête à considérer un tramway, un bus à haut niveau de service (BHNS), un trambus ou toute autre option, «à condition que le projet choisi puisse se concrétiser rapidement et efficacement, sans s’embourber dans des années d’études sans aboutissement».

Du côté de La Prairie, on dit être en discussion avec les villes voisines «afin d’évaluer différents scénarios et en venir à une vision commune du transport en commun qui saura répondre au besoin de tous ses citoyens».

Concerter les villes
Mme Fournier souligne qu’il reste des étapes avant de confier le projet à la nouvelle entité gouvernementale.

«Notre démarche actuelle vise à assurer que l’ensemble de ces travaux, y compris ceux réalisés par CDPQ Infra, soient mis à la disposition de l’ARTM pour concerter les villes et la population dans le choix d’un mode et d’un tracé pour ce nouveau lien structurant est-ouest, avant d’en confier les travaux à la nouvelle entité gouvernementale», soutient-elle.

Elle y voit une façon d’assurer «une continuité et une utilisation optimale des ressources et des connaissances déjà acquises».

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