Aéroport de Saint-Hubert: des opposants maintiennent qu’il faut un moratoire sur le projet d’agrandissement

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Par Daniel Bastin
Aéroport de Saint-Hubert: des opposants maintiennent qu’il faut un moratoire sur le projet d’agrandissement
(Photo : Porter Airlines)

La direction de l’Aéroport Montréal Saint-Hubert (YHU) a déclaré récemment que les gros porteurs pouvant accueillir plus de 230 passagers ne pourront atterrir à l’aéroport, car elle a fait le choix de privilégier des avions plus efficients qui génèrent moins de bruit. Cette affirmation a fait sursauter la Coalition Halte-Air Saint-Hubert.
« Cette prétendue nouvelle n’est en fait qu’un constat de la réalité : les pistes de l’aéroport ne sont tout simplement pas assez longues pour accueillir de tels avions! », a affirmé le porte-parole de la Coalition, le Prof Keller, dans une lettre ouverte diffusée quelques jours après l’annonce de YHU.
Pour sa part, le vice-président aux affaires corporatives, communications et marketing de YHU, Simon-Pierre Diamond, a rétorqué que l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) autorise tout aéroport ayant une piste de plus de 1,8 km à recevoir des gros porteurs, alors que l’aéroport Montréal Saint-Hubert dispose d’une piste de 2,4 km.
M. Keller s’inquiète également que l’objectif de l’aéroport soit d’accueillir 4 millions de passagers annuellement, « soit 11 000 passagers quotidiennement (alors qu’il y en a 11 000 par année actuellement). Avec la gamme d’avions visée, cela nécessitera environ 40 000 vols par an, une centaine de vols par jour, 6 à 8 vols par heure. Les résidents des villes de Saint-Hubert, Longueuil, Boucherville, Saint-Lambert, Brossard, Saint-Bruno de Montarville ne sont pas près de vivre dans un environnement sain auquel ils ont pourtant droit selon la loi! »
Le porte-parole se dit aussi préoccupé par les répercussions sur le plan environnemental « en cette année 2023 maintenant considérée mondialement comme la plus chaude jamais connue » et qu’il est « devenu urgent de réduire aussi les émissions de gaz à effet de serre (GES). »
« On comprend mieux pourquoi DASH-L (Développement Aéroport Saint-Hubert de Longueuil) n’a jamais voulu déposer, comme l’ont demandé deux rapports de consultation (rapport Trudel et l’Office de participation publique de Longueuil), son projet de développement pour qu’il soit évalué publiquement sur ses impacts économiques, sanitaires et climatiques, ajoute M. Keller. L’intention de DASH-L est de mettre tout le monde devant le fait accompli, et forcer la main des pouvoirs publics pour obtenir des subventions directes ou indirectes, aux frais des contribuables. »
« C’est pourquoi la Coalition Halte-Air Saint-Hubert réclame un moratoire sur ce projet, et sur tout développement de l’aéroport de Saint-Hubert, tant et aussi longtemps que le plan complet du projet incluant les coûts publics n’aura pas été déposé publiquement et que tous ses impacts, non seulement économiques, mais aussi sanitaires et climatiques, présents et futurs, n’auront été analysés et discutés sérieusement et publiquement devant les citoyens », a-t-il conclu.


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