Météo désastreuse et programmes d’aide inadéquats : les producteurs agricoles réclament un soutien d’urgence

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Météo désastreuse et programmes d’aide inadéquats : les producteurs agricoles réclament un soutien d’urgence
L'UPA demande au gouvernement du Québec une aide urgente dans la foulée des événements climatiques extrêmes, vécus péniblement au cours des dernières semaines par des centaines de productrices et producteurs horticoles. (Photo : Capture d'écran Radio-Canada)

L’Union des producteurs agricoles (UPA), l’Association des producteurs maraîchers du Québec (APMQ), l’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec (APFFQ), les Producteurs de pommes de terre du Québec (PPTQ) et les Producteurs de légumes de transformation du Québec (PLTQ) demandent au gouvernement du Québec une aide urgente dans la foulée des événements climatiques extrêmes, vécus péniblement au cours des dernières semaines par des centaines de productrices et producteurs horticoles.

« La fréquence et l’intensité des anomalies météorologiques ont causé des dommages exceptionnellement élevés dans la majorité des régions du Québec. Les conséquences sont à la fois nombreuses et désastreuses pour un grand nombre de productrices et de producteurs. Un soutien rapide est plus que jamais nécessaire, d’autant plus que les programmes habituels n’ont pas été conçus pour pallier les risques grandissants des changements climatiques », a déclaré le président général de l’UPA, Martin Caron.
Soulignons qu’il est d’ores et déjà certain que des problèmes d’approvisionnement alimentaire surviendront. Les détaillants et grossistes sont à même de constater qu’ils devront se rabattre sur les marchés extérieurs, car les produits du Québec ne seront pas disponibles en quantité suffisante. Par ailleurs, les conséquences financières pour les entreprises sont sérieuses et préoccupantes, allant même jusqu’à compromettre l’avenir de plusieurs fermes.

« Les productrices et producteurs demandent la mise en place de mesures d’urgence afin d’obtenir davantage de soutien, plus particulièrement pour les entreprises affectées et dont la continuation des activités est incertaine. Une intervention rapide du ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec est donc requise, toute bonification des programmes de son ministère ou de La Financière agricole du Québec (FADQ) nécessitant son aval », a continué la présidente de l’APMQ, Catherine Lefebvre.

Parmi les aides possibles, mentionnons le financement des travaux urgents pour préserver les récoltes récupérables, une bonification du nouveau programme ad hoc de la FADQ (annoncé en mai dernier) visant à appuyer les entreprises agricoles touchées par le contexte inflationniste, le retrait de la limite d’intervention basée sur le bénéfice net au programme Agri‐Québec Plus, le report du paiement des primes au programme d’assurance récolte ainsi qu’un congé de paiements sur les prêts à la FADQ. Toutes ces mesures peuvent être mises en œuvre dès maintenant.

« Ces mesures allégeraient la pression financière qui plombe la rentabilité des entreprises, aideraient grandement le secteur à se relever et permettraient aux fermes d’aller de l’avant avec les implantations prévues pour 2024 », a indiqué le président de l’APFFQ, Michel Sauriol.

« Si le gouvernement du Québec reconnaissait officiellement l’état de sinistre des cultures concernées, les institutions financières et les fournisseurs pourraient notamment décréter un moratoire sur les paiements de remboursements de prêts et de factures », a complété le vice-président Prépelage des PPTQ, Pierre-Luc Barré.

Au-delà de l’aide urgente, les cinq organisations ont insisté sur les lacunes des programmes de gestion des risques actuels qui ne permettent pas aux entreprises de faire face à des situations climatiques extrêmes. Il est nécessaire d’entreprendre rapidement leur réforme afin d’éliminer ces lacunes structurelles et de les rendre plus souples et mieux adaptés à la nouvelle réalité.

« Le gouvernement du Québec doit formuler dès maintenant une intention claire d’approfondir les besoins qui se pointent dans le secteur en raison des changements climatiques. La modernisation des programmes, réclamée depuis plusieurs années, ne peut tout simplement plus attendre », a conclu le président des PLTQ, Pascal Forest.


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