Hommage à feue Madame Monique Éthier

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Hommage à feue Madame Monique Éthier
Le 11 mars dernier avaient lieu les funérailles de feue Mme Monique Éthier, figure marquante de Sainte-Julie. À la demande de la famille, le député de Montarville, M. Stéphane Bergeron, lui a rendu hommage à cette occasion, hommage dont voici le contenu: (Photo : Courtoisie)

Le 11 mars dernier avaient lieu les funérailles de feue Mme Monique Éthier, figure marquante de Sainte-Julie. À la demande de la famille, le député de Montarville, M. Stéphane Bergeron, lui a rendu hommage à cette occasion, hommage dont voici le contenu:

«Un monument de Sainte-Julie a disparu… Combien de jeunes de Sainte-Julie ont pu, grâce à Monique Éthier, pratiquer le soccer ou le badminton? Combien d’entre eux, devenus parents entre-temps, ont suivi les performances de leurs enfants sur les lignes de côté des terrains de soccer ou dans les estrades des gymnases? On ne saurait les compter tellement ils sont nombreux.

Monique était une femme entière; certains diront sans compromis. Je préfère plutôt parler d’une femme sans compromission! Avec Monique, on savait toujours à quoi s’en tenir. Elle n’en attendait pas moins des autres. C’était un véritable roc, auquel on pouvait s’accrocher, lorsque le temps devenait agité; un roc à partir duquel s’orienter, lorsqu’on perdait nos repères, un roc qu’il valait mieux considérer avec respect, de crainte de venir s’y écraser; un roc inébranlable, immuable, indestructible… Ce qu’il y a de plus troublant, avec le départ de Monique, c’est le fait de réaliser que même le roc n’est pas éternel…

Elle fut la présidente de mon comité d’appui, lorsqu’en 1992-1993, nous avons eu l’idée folle de présenter ma candidature à l’investiture du Bloc Québécois dans le comté de Verchères. J’ai beaucoup appris au contact de Monique, même une certaine dose d’humilité, le croirez-vous! Ma première caricature à vie, parue dans le journal La Seigneurie, me dépeignait sous les traits de Frankenstein, comme pour signifier que j’étais la créature du député François Beaulne, mon patron de l’époque. J’en avais été profondément blessé.

Le soir même où j’ai vu cette caricature, le comité d’appui à ma candidature se réunissait. Monique fut la première arrivée. Indigné, je lui présente la fameuse caricature. Elle la regarde, puis elle s’esclaffe. «C’est pas drôle pantoute!», lui ai-je lancé, un brin froissé. «Au contraire, c’est TRÈS drôle!», m’a-t-elle rétorqué, continuant à se bidonner pendant que je broyais du noir… J’ai appris deux choses, ce soir-là: d’abord que je pourrais toujours compter sur sa franchise, car, comme vous le savez, Monique n’avait pas la langue dans sa poche, mais aussi que je n’aurais aucun avenir en politique si je continuais à tout prendre personnel!

Monique était une femme fonceuse, déterminée et… parfois un peu ratoureuse! Je n’oublierai jamais la fois ou, pendant la campagne électorale de 1997, elle avait donné rendez-vous aux parents à venir récupérer le chandail de soccer de leur enfant… au local électoral du Bloc Québécois, alors situé dans la vieille école!

Et que dire du projet de sa vie, à part celui de l’indépendance du Québec, comme elle aimait le rappeler, soit celui du Centre sportif de la Vallée du Richelieu, devenu entre-temps le Centre d’amusement intérieur Zükari. C’était l’héritage qu’elle disait vouloir laisser à ses enfants. Combien de portes elle a dû faire ouvrir, quand elle ne les défonçait pas littéralement, pour que son projet voit enfin le jour! Et comment décrire la fierté qui illuminait son visage le jour où nous avons enfin inauguré son Centre sportif!», a continué le député de Montarville.

Monique était une femme qui ne laissait guère paraître ses émotions en public. Mais ses défenses s’écroulaient inévitablement lorsqu’elle parlait de son amour du Québec. Fière de ses racines françaises, elle vibrait littéralement pour son pays d’adoption, la terre où elle avait connu l’amour et élevé ses enfants.

Le 30 octobre 1995, elle a vu son pays se profiler à l’horizon; comme plusieurs d’entre nous, elle y a presque touché… Comme beaucoup de gens qui y ont consacré leur vie, elle n’aura jamais pu le voir advenir…

Cela me rappelle une fois de plus un passage tiré du Deutéronome, dans l’Ancien Testament, que vous me permettrez de vous partager: ‘‘Moïse monta des plaines de Moab sur le mont Nebo, au sommet du Pisga, vis-à-vis de Jéricho. Et l’Éternel lui fit voir tout le pays: Galaad jusqu’à Dan, tout Nephthali, le pays d’Éphraïm et de Manassé, tout le pays de Juda jusqu’à la mer occidentale, le midi, les environs du Jourdain, la vallée de Jéricho, la ville des palmiers, jusqu’à Tsoar. L’Éternel lui dit: C’est là le pays que j’ai juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob, en disant: Je le donnerai à ta postérité. Je te l’ai fait voir de tes yeux; mais tu n’y entreras point’’…

De là où vous êtes, chère Monique, je sais que vous continuerez à veiller sur les vôtres. Et si Saint-Jean-Baptiste devait s’aviser de ne pas accompagner comme il se doit le peuple dont il est le parrain dans sa marche vers sa destinée, je sais aussi qu’il aura affaire à vous!

Merci pour tout, chère Monique, et prenez enfin le temps de vous reposer!»

La fin de vie de Monique Éthier ne fut pas des plus faciles pour elle et pour ses proches. Elle aura affronté cette dernière étape de son existence avec le courage et la résilience qu’on lui connaissait, convaincue qu’elle saurait surmonter ce nouveau coup dur, comme elle l’avait toujours fait… Le destin en aura décidé autrement… Ces autres traits de caractère dont elle a fait montre jusqu’à son dernier souffle induisent, comme l’évoquait le célébrant lors de ses funérailles, la célébration de ce qu’elle aura été et ce qu’elle aura réalisé tout au long de sa vie des plus fructueuses.

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