Un entrepreneur de Varennes se lance dans le gel désinfectant

Steve Martin, journaliste de l'initiative de journalisme local
Un entrepreneur de Varennes se lance dans le gel désinfectant
"Nous prévoyons livrer plus ou moins 48 000 bouteilles de gel dans les prochains jours, explique Yvan Touchette. Et nous visons une production de 200 000 bouteilles supplémentaires dans les mois à venir."

Si la nécessité est la mère de l’invention, les périodes de crise favorisent ceux qui savent s’adapter. C’est le cas d’Yvan Touchette qui, pour faire face à la demande grandissante de produits antiseptiques depuis l’apparition de la COVID-19, a choisi de délaisser sa production habituelle pour se joindre à l’effort de guerre.

Depuis neuf ans, Yvan Touchette est en recherche et développement afin de mettre Imay, sa petite entreprise, sur la carte. Sur son site, vous pourriez en temps normal trouver des crèmes pour traiter l’acné, les piqûres d’insectes et le psoriasis notamment. Depuis quelques jours, ses habituels produits ont été mis en veilleuse cependant. Et ce, pour de bonnes raisons.

« Les laboratoires avec lesquels je travaille se concentrent présentement sur la production de gel désinfectant, nous confie celui qui travaille en parallèle comme contrôleur en comptabilité. Il faut que je mette mon site à jour, car les autres produits ne sont plus disponibles! »

Pour répondre à la pénurie

Il faut dire que M. Touchette avait lui-même constaté l’absence de produits désinfectants sur nos tablettes depuis le début de la crise. Un article pourtant en demande en période de pandémie.

C’est pourquoi il avait entrepris de combler une partie du vide laissé par une trop faible offre commerciale. Il a alors mandaté un laboratoire externe afin de fabriquer, au lieu de ces crèmes dont il a fait sa signature, un gel désinfectant.

« J’ai décidé que nous devions nous y mettre nous aussi, nous dit le diplômé en sciences. Nous prévoyons livrer plus ou moins 48 000 bouteilles de gel dans les prochains jours et nous visons une production de 200 000 bouteilles supplémentaires dans les mois à venir. À l’heure actuelle cependant, ce sont les matières premières qui sont difficiles à obtenir. »

Le soleil en petit pot

L’idée de créer Imay est venue à M. Touchette il y a plusieurs années. À l’époque, ce dernier tentait de trouver des solutions à ses propres problèmes de peau.

« Pourtant, ma peau redevenait belle l’été, nous raconte-t-il. Alors un beau jour, je me berçais dehors et j’ai demandé : « Seigneur, est-ce qu’il y aurait seulement une façon de mettre ce beau soleil dans une bouteille ou un petit pot? » Et c’est à ce moment-là que je me suis mis à avoir plein d’idées! »

Après avoir fait quelques recherches, le Varennois a découvert des recettes qui lui ont permis, nous racontera-t-il, de laisser ses problèmes cutanés derrière lui et d’apporter un apaisement immédiat pour les douloureuses piqûres de guêpes et l’acné. Tout ça, en utilisant strictement des produits naturels.

Malgré ses efforts cependant, il semble que de l’idée à la réalisation d’un tel projet, le chemin est pavé de démarches et de conditions à remplir. Un processus qui demande une certaine patience.

« J’ai dépensé des milliers de dollars simplement pour m’assurer que les produits étaient bien stabilisés, nous confie M. Touchette. Ils doivent pouvoir demeurer longtemps sur les tablettes alors il faut doser les agents de conservation. Et à chaque fois qu’on modifie la recette, il faut recommencer les démarches. Il y a plusieurs étapes à franchir avant de lancer un produit. »

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