COVID-19: les commerces locaux écopent durement

Photo de Diane Lapointe
Par Diane Lapointe
COVID-19: les commerces locaux écopent durement
Les commerces de détail en arrachent.

MISE À JOUR : Afin de limiter encore davantage la propagation de la COVID-19, le gouvernement du Québec a  annoncé hier (dimanche) la fermeture, jusqu’au 1er mai prochain, des centres commerciaux, à l’exception des magasins alimentaires, des pharmacies et des succursales de la SAQ qui se trouvent à l’intérieur ; des salles à manger des restaurants, à l’exception des services pour emporter et de livraison , des salons de coiffure, d’esthétique et de soins personnels.

Il est à noter que les commerces disposant d’une porte extérieure permettant l’accès sans passer par un centre commercial peuvent demeurer ouverts.

L’impact économique du coronavirus pour les commerces locaux est immense. Les affaires sont au ralenti, quand elles ne sont pas au neutre ou carrément dans le « négatif ».
« On ne fait qu’annuler des voyages »
À l’agence CAP voyage, spécialisée dans les voyages en Europe, la situation est dramatique. « Depuis trois semaines, nous n’avons fait aucune réservation de voyage alors qu’habituellement c’est la haute saison pour notre industrie », mentionne la directrice, Julie Dalton, lors d’une entrevue téléphonique accordée à La Relève la semaine dernière.
« Les personnes qui réservent généralement leur voyage d’automne à cette période-ci de l’année sont en mode « pause ». Elles attendent de voir si la situation va se rétablir. Il est certain que si elle se prolonge trop, ce sera épouvantable. »
Mme Dalton a par ailleurs passé la semaine dernière à annuler des voyages qui étaient planifiés ce printemps. Dans ce cas, l’agence ne perd pas d’argent puisque ce sont les assurances qui remboursent.
« C’est mort ! »
La Mercerie Francis, aux Promenades Montarville, n’a également conclu aucune vente la semaine dernière. « C’est mort ! », s’exclame une employée qui n’a jamais vu cela. « La saison de prêt-à-porter est à l’eau. Quand la situation va se rétablir, tout sera vendu à moitié prix », ajoute Louise Picard. Elle en était à son dernier jour de travail lorsque La Relève l’a jointe. Le propriétaire, Franco Cantore, a pour sa part indiqué au journal qu’il se donnait jusqu’à vendredi (20 mars) pour décider s’il fermait son commerce temporairement.
Les heures d’ouverture des Promenades Montarville ont été réduites et l’achalandage est tellement faible que quelques commerces, comme la boutique Ardène et le kiosque Rogers, ont carrément fermé leurs portes au cours de la semaine dernière. La direction du centre commercial jonglait avec l’idée de le fermer au moment où le journal l’a contactée.
Les restos en arrachent
Les temps sont également très difficiles pour les restaurants. Alexandre Lavoie, copropriétaire de Les Touillés café-traiteur établi au Café Centre d’art, qui est un édifice municipal et donc fermé au public, a dû conjuguer avec une baisse drastique de la clientèle, tellement que vendredi dernier, lui et son associé ont décidé de fermer l’établissement jusqu’à nouvel ordre En revanche, ils développent davantage les repas préparés qui sont maintenant livrés à domicile. Évidemment, ils ont adopté des mesures sanitaires pour protéger les livreurs, dont notamment de ne pas être en contact avec un client qui a voyagé dernièrement ou qui a des symptômes de la COVID-19.
Rester vigilant
Le président de l’Association des gens d’affaires de Boucherville (AGAB), Hugo Bouchard Beaulieu, a communiqué avec ses membres plus tôt en début de semaine dernière. « Je salue l’approche responsable des organisations professionnelles et celle de notre directrice générale qui ont décidé de mettre sur pause temporairement les activités de rassemblement. Tout en restant vigilant sur votre état de santé et en ajustant vos comportements, je vous encourage à maintenir vos transactions professionnelles et personnelles. Vos fournisseurs et commerçants ont besoin de vous. Les pertes économiques engendrées par le virus sont déjà réelles. Nos gouvernements nous demandent d’être vigilants, mais en attendant d’autres indications, gardez en tête l’importance de votre impact dans votre communauté d’affaires. »
Moins affectés
Les seuls commerces qui ne sont pas trop affectés sont les marchés d’alimentation et les pharmacies. Plusieurs chaînes imposent même des limites pour certains articles, par exemple de deux paquets par client, pour éviter la cohue et une pénurie artificielle de produits, tels que le fameux papier hygiénique.

Partager cet article