Les taux d’hospitalisation pour tentative de suicide en hausse au Québec

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Par Daniel Hart
Les taux d’hospitalisation pour tentative de suicide en hausse au Québec
En 2017, 1045 personnes se sont enlevé la vie au Québec, dont 75 % sont des hommes.

Selon l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), les taux d’hospitalisation pour tentative de suicide connaissent une hausse. À cet effet, près de 3900 personnes ont été hospitalisées pour avoir tenté de mettre fin à leurs jours en 2018. Il s’agit toutefois d’un portrait partiel, puisque les gestes de ce type ne requérant aucune hospitalisation n’ont pas été comptabilisés.
Adolescentes
La hausse des hospitalisations pour tentative de suicide la plus marquée s’observe chez les adolescentes de 15 à 19 ans, note Pascale Lévesque, épidémiologiste à l’INSPQ. « Les changements dans les procédures de codification au sein des hôpitaux et les divers facteurs influençant la décision d’admettre un patient à l’hôpital sont des hypothèses qui pourraient expliquer cette augmentation. Il est également possible que les tentatives de suicide soient aussi en hausse au Québec surtout chez les adolescents et que cette hausse ait contribué à augmenter le taux d’hospitalisation. Des travaux supplémentaires doivent être réalisés pour améliorer notre compréhension de cette hausse », signale Mme Lévesque.
Assurer un suivi étroit
Selon le directeur général de l’Association québécoise de prévention du suicide, Jérôme Gaudreault, une personne qui a fait une tentative de suicide non complétée est davantage à risque d’un passage à l’acte par la suite. « Qu’elle soit hospitalisée ou non après avoir posé ce geste grave, nous avons la responsabilité collective de resserrer le filet humain autour d’elle. Un individu gravement accidenté de la route quitte l’hôpital avec un plan de traitement rapide et soutenu. Une personne blessée pour tentative de suicide devrait bénéficier du même type de soutien, mais psychologique. N’attendons plus de renforcer les services dans la communauté comme l’hébergement de crise, le suivi étroit et l’accès à la psychothérapie notamment. Ils ne sont pas offerts de façon égale à tous les Québécois », fait remarquer M. Gaudreault.
La prévention du suicide fait partie des préoccupations du Bureau du coroner. « Pour mieux prévenir le suicide, il importe de développer les connaissances de toutes les facettes du sujet et de mieux comprendre la détresse de ceux qui s’enlèvent la vie ou qui sont à risque de le faire », souligne Me Pascale Descary, coroner en chef.
Recul
Selon les données provisoires pour l’année 2017, le taux de suicide est encore légèrement en diminution au Québec. Ce recul s’observe principalement chez les hommes, alors que le taux de suicide est stable chez les femmes. Au total, 1045 personnes se sont enlevé la vie au Québec, dont 75 % sont des hommes.
Se tenant du 2 au 8 février, la Semaine de prévention du suicide a pour but de sensibiliser et de mobiliser les Québécois à cette importante problématique et aux moyens de la prévenir.

 

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