Création d’un bureau pour la planification des grands projets de transport collectif

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Par Daniel Bastin
Création d’un bureau pour la planification des grands projets de transport collectif
La mise en place de ce bureau financé par le MTQ permettra d'améliorer la coordination et de développer une vision régionale de la mobilité. (Photo : iStock)

Il n’y a pas si longtemps, c’est l’accès à l’île de Montréal qui causait problème aux conducteurs, mais avec les années, c’est aussi la circulation à l’intérieur même de la Rive-Sud qui est devenue difficile, ajoutant aux frustrations des automobilistes. C’est dans un tel contexte que de nombreux intervenants ont applaudi la création d’un bureau de projet pour l’implantation intégrée de modes structurants de transport collectif dans l’axe de la ligne jaune du métro et dans celui du boulevard Taschereau.
Lors de cette annonce, le 24 novembre dernier, on a précisé que la mise en place de ce bureau financé par le ministère des Transports (MTQ) permettra d’améliorer la coordination et de développer une vision régionale de la mobilité. On a ajouté que la gouvernance du projet sera assumée par la Ville de Longueuil, l’ARTM et le MTQ, et le bureau sera sous la responsabilité du Réseau de transport de Longueuil (RTL), qui travaillera avec l’ensemble de ses partenaires.
À cette occasion, la ministre déléguée aux Transports, Chantal Rouleau, a précisé qu’il s’agit d’une étape importante dans la planification des transports collectifs par le développement d’une vision globale, unifiée, cohérente et adaptée aux nouvelles réalités de déplacement. Elle a fait valoir que le plan de décongestion proposé par le gouvernement permettra d’améliorer la fluidité des transports dans toute la région métropolitaine et favorisera du même coup l’atteinte des objectifs de réduction des gaz à effet de serre (GES).
« C’est une importante étape qui est franchie aujourd’hui. Autant pour nos populations situées à l’est, au cœur et à l’ouest de la Rive-Sud, cette ligne unique nous reliera grâce à des connexions avec les réseaux existants, soit le métro (station Longueuil-Université-de-Sherbrooke) et le Réseau express métropolitain (REM) (station Panama). Ce lien structurant constituera enfin le lien est-ouest qui unira le territoire de la Rive-Sud. Le travail que nous avons fait avec nos partenaires gouvernementaux porte ses fruits », a précisé Sylvie Parent, mairesse de la Ville de Longueuil.
Bien accueilli, mais…
La nouvelle a réjoui l’Association pour le transport collectif de la Rive-Sud (ATCRS), qui rappelle que cette étape vise à déterminer le futur lien est-ouest de transport collectif qui unira le territoire. « Nous sommes heureux de voir les projets de systèmes de transport structurants progresser sur la Rive-Sud », a affirmé le Varennois Axel Fournier, porte-parole de l’ATCRS.
Toutefois, M. Fournier a ajouté que le bureau de projet ne doit cependant pas opérer de façon opaque. « Il doit, selon nous, consulter les parties prenantes en amont pour éviter de susciter une opposition comme dans le dossier du REM », a expliqué le cofondateur de cette association qui défend le point de vue des utilisateurs du transport collectif.
« Métro, train léger, tramway, le bureau de projet devra choisir le mode approprié en fonction des besoins des usagers et non pas en fonction des désirs politiques des différents acteurs. Nous comptons transmettre l’opinion des usagers au bureau de projet ».
L’ATCRS n’est pas la seule à vouloir être entendue quand il est question de transport collectif puisque l’Union des municipalités du Québec (UMQ) a rappelé que ses membres souhaitent jouer un rôle de partenaires de premier plan du gouvernement du Québec dans la démarche du Chantier sur le financement de la mobilité.
Il y a quelques jours, l’UMQ a notamment réitéré ses demandes en faveur de la priorisation stratégique des investissements en transport collectif et une bonification du financement des coûts d’opération des sociétés de transport.
« Comme partenaires de première importance avec une contribution de 1,1 milliard $ au transport collectif (30 % des budgets), il est normal que les gouvernements de proximité s’attendent à pouvoir parler directement avec le gouvernement du Québec. C’est la meilleure façon de prioriser, ensemble, les prochains projets de mobilité, mais également de prendre les décisions qui s’imposent dans la formule de financement du transport collectif », a déclaré Suzanne Roy, présidente intérimaire de l’UMQ et mairesse de Sainte-Julie.
Ses membres se préoccupent notamment de la décroissance des sources de financement actuellement disponibles pour les municipalités. Par exemple, la taxe sur l’essence ne présente pas une source de revenu croissant à un niveau suffisant pour répondre à la demande, compte tenu de l’augmentation de l’efficacité énergétique des véhicules. L’indexation des sources de financement permettrait de régler ce problème de décroissance et d’éviter ainsi les déficits structurels, fait valoir l’UMQ.

Transports collectifs
• Le gouvernement du Québec a programmé des sommes importantes pour les transports collectifs. Ainsi, 9 milliards de dollars sont inscrits au Plan québécois des infrastructures (PQI), auxquels s’ajoute un montant de 4,3 milliards provenant de l’enveloppe centrale pour des projets qui seront éventuellement priorisés parmi ceux à l’étude. À ces sommes s’ajoute l’investissement de 1,3 milliard de dollars du gouvernement du Québec pour le REM, portant l’investissement total en transport collectif à 14,6 milliards, soit le plus important montant jamais annoncé.
• La ligne jaune du métro permet de transporter 40 % des usagers du transport collectif voyageant entre la Rive-Sud et l’île de Montréal pendant la période de pointe du matin. Cette ligne compte une seule station sur la Rive-Sud, soit le terminus Longueuil-Université-de-Sherbrooke.
• En 2018, la station Longueuil-Université-de-Sherbrooke était la cinquième la plus achalandée de tout le réseau de métro, avec plus de huit millions d’entrées.

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