Les policiers patrouillent aussi sur le fleuve

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Par Diane Lapointe
Les policiers patrouillent aussi sur le fleuve
Les agents Martin Vézina, Frédérick Tremblay et Andréanne Brassard assurent la patrouille nautique du fleuve, de Brossard à Boucherville.

Des plaisanciers qui ne portent pas leur ceinture de flottaison, d’autres qui consomment trop d’alcool, qui naviguent rapidement ou qui font beaucoup de bruit sont autant d’infractions que les policiers constatent durant leur patrouille sur le fleuve.
« Parmi les cas les plus fréquents auxquels nous faisons face, il y a l’insouciance des plaisanciers en lien avec le port de la veste de flottaison individuelle. Il y a beaucoup de prévention à faire à ce niveau, car il s’agit du fleuve et les courants sont forts et imprévisibles », signale l’agente Andréanne Brassard.
Depuis la mi-mai, des policiers du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) sillonnent, à bord d’un bateau pneumatique, le fleuve Saint-Laurent, entre les limites de Brossard et de Boucherville. La patrouille nautique mise sur pied en 2017 travaillera ainsi jusqu’à la fin de septembre principalement sur des activités de prévention et de sécurité, et aussi lors d’événements spéciaux comme les feux d’artifice alors qu’il y a beaucoup de trafic sur l’eau.
D’ici la fin de la saison estivale, les policiers procéderont à une opération prévention d’alcool. « Il y a également beaucoup de prévention à faire en matière d’alcool, note l’agente Brassard. Nous avons distribué en 2017 de la documentation à ce sujet, particulièrement aux plaisanciers qui se trouvaient dans les îles de Boucherville. Nous avons jasé avec les responsables d’une vingtaine d’embarcations qui semblaient consommer trop d’alcool. Nous avons rappelé aux capitaines que la limite permise était la même qu’en voiture, soit 0,08 %. »
Les agents de la patrouille nautique peuvent appliquer le Code criminel du Canada en matière de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool ou les drogues et ainsi procéder à l’arrestation des fautifs. En plus d’une suspension de leur permis de conduire, les individus reconnus coupables se verront imposer une amende de 1 000 $ pour une première accusation.
Trop de bruit
Les patrouilleurs peuvent également remettre des contraventions en lien avec certains règlements municipaux. Par exemple, ils interviennent régulièrement dans les îles de Boucherville, surtout les fins de semaine alors qu’il peut y avoir une centaine de bateaux, pour des plaintes de bruits excessifs. « Certaines proviennent des autorités du parc provincial ou des utilisateurs du parc qui souhaitent plus de tranquillité », mentionne l’agente Brassard. Ils interviennent également régulièrement sur la rive du parc Marie-Victorin, à Longueuil, pour des feux à ciel ouvert qui sont interdits.
Vitesse non réglementée
Les patrouilleurs nautiques sont également mandatés par la Marine marchande du Canada. « Nous sommes en mesure de faire respecter tous les règlements qui s’y rattachent et émettre des constats d’infraction si nécessaire. »
Les patrouilleurs ne peuvent cependant remettre de contraventions en lien avec la vitesse, bien que la Ville de Boucherville, le club d’aviron et les deux marinas souhaitent une réduction de la vitesse des bateaux. « Il n’y a pas de limitation de vitesse émise par Transport Canada sur le chenal du Sud, à Boucherville. Il y a des bouées de recommandation de vitesse (de 10 km/h), cependant nous ne pouvons rien appliquer en ce sens, car il s’agit seulement d’une suggestion de la Ville. Nous avons déjà informé les dirigeants des clubs nautiques du secteur des étapes à suivre pour obtenir une limitation de vitesse comme souhaité auprès de Transport Canada. Nous sensibilisons tout de même les plaisanciers à diminuer leur vitesse lorsqu’ils naviguent à proximité des marinas. »
Des interceptions
Les policiers interceptent régulièrement des plaisanciers pour s’assurer que leur embarcation soit conforme. De nombreuses embarcations ne sont pas munies de feux de navigation fonctionnels. « Nous en avons effectué une trentaine l’an dernier. Nous avons également donné au passage plusieurs avertissements verbaux à des kayakistes, des gens en «paddle board», et des conducteurs de motomarines. »
Une quarantaine d’avertissements ont été faits concernant différentes infractions en 2017.
Des pannes
Les agents de la patrouille nautique répondent par ailleurs à divers appels d’urgence provenant de la Garde côtière ou de la centrale 911, pour, par exemple, des accidents nautiques, des sauvetages (il y en a eu huit en 2017), ou des cas de détresse. Ils sont intervenus il y a quelques semaines pour sauver un homme qui voulait mettre fin à sa vie. Plusieurs appels ont aussi été acheminés pour des embarcations en panne en raison de bris mécaniques. Au besoin, ils sont remorqués (cinq fois en 2017).
Les difficultés des patrouilleurs
« Lorsque nous interceptons une embarcation pour vérifications par exemple, c’est un peu plus complexe qu’en voiture de police. Nous devons garder le contrôle des deux embarcations (police et plaisancier) avec le courant et le vent, il est parfois ardu d’écrire et de faire les vérifications à l’ordinateur. Nous devons nous adapter à cette réalité. »

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