Les cas de trouble du spectre de l’autisme (TSA) ont décuplé en 15 ans en Montérégie

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Par Daniel Hart
Les cas de trouble du spectre de l’autisme (TSA) ont décuplé en 15 ans en Montérégie

Le nombre de jeunes ayant un TSA a bondi à un rythme effréné sur le territoire de la Montérégie. S’ils étaient 450 âgés de 1 à 17 ans confrontés à ce désordre neurologique il y a 15 ans, leur nombre s’élève actuellement à 4475, soit tout près de 10 fois plus. La prévalence du TSA s’est accrue de 0,2 à 1,8 % durant la même période et augmente à une cadence de 17 % par an. Cette hausse se manifeste autant chez les garçons que chez les filles et dans tous les groupes d’âge.
Le trouble du spectre de l’autisme comporte des impacts qui persistent tout au long de la vie.
La condition de la personne ayant un TSA se caractérise par une distorsion de son développement global dans trois aspects du fonctionnement : les interactions sociales, c’est-à-dire une incapacité à établir des relations avec les pairs, un manque de réciprocité sociale et émotionnelle, la communication verbale et non verbale qui s’observe par un retard ou une absence du développement du langage et une incapacité à engager et à soutenir une conversation chez la personne verbale de même que des comportements et intérêts qui sont répétitifs, stéréotypés et restreints.
Le TSA est souvent soupçonné chez un jeune enfant qui présente des déficits importants sur les plans cognitif, social, affectif, intellectuel, sensoriel et en matière d’acquisition du langage. La personne ayant un TSA a des capacités d’apprentissage lorsqu’on lui fournit les outils ajustés à sa condition.
Mois de l’autisme
Comme à chaque année, avril est consacré le Mois de l’autisme. Durant cette période, le milieu de la santé s’associe à la Fédération québécoise de l’autisme et aux organismes qui s’impliquent pour la cause afin de sensibiliser la population sur la réalité des personnes autistes et leur famille. En Montérégie, de nombreuses activités et des ateliers sont organisés par Autisme Montérégie. Des groupes de soutien de parents d’enfants et d’adolescents ayant un TSA ont lieu durant le mois. L’inscription à ces groupes est gratuite. Tous les détails à cet effet sont décrits sur le site Autisme Montérégie.
Au Québec, le taux d’incidence du TSA atteint un sommet chez les enfants de 1 à 4 ans pour ensuite diminuer de manière importante avec l’âge. Près de 75 % des nouveaux cas de TSA sont âgés entre 1 à 9 ans. En 2015-2016, on dénombrait 3 480 garçons et 995 filles avec un TSA, soit une prévalence de 2,7 % chez les garçons et de 0,8 % chez les filles. En Montérégie, il y a 3,5 fois plus de garçons que de filles avec cette condition.
Une récente étude québécoise a mis en lumière que les jeunes atteints de cette affection éprouvent, non seulement des déficits de base, mais sont confrontés à des problèmes de santé mentale et physique de même qu’à un risque deux fois plus élevé de mortalité par suicide et par traumatisme et cinq fois plus important pour les autres causes de décès. Bref, ces jeunes vivent avec un état de santé physique et mental précaire. Ces inégalités de santé peuvent être amoindries par des environnements socioculturels et physiques inclusifs leur permettant une pleine participation sociale.

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