La chasse serait inerdite: Deux groupes espèrent ajouter les battures Tailhandier au parc des Îles-de Boucherville

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Par Diane Lapointe
La chasse serait inerdite: Deux groupes espèrent ajouter les battures Tailhandier au parc des Îles-de Boucherville
L’annexion des battures Tailhandier au parc des Îles-de-Boucherville permettrait d’agrandir de 25 % la superficie du parc. (Photo : Steve Troletti)

Les Amis du parc national des Îles-de-Boucherville ainsi que la Société pour la nature et les parcs du Canada, section Québec (SNAP), ont récemment lancé une pétition pour que le gouvernement fédéral, propriétaire des grandes battures Tailhandier, cède ce territoire au gouvernement du Québec.
Ce chapelet d’îles, d’une superficie de deux kilomètres carrés, est situé au nord du parc des Îles-de-Boucherville, entre celui-ci et Montréal. Son annexion au parc national ajouterait 25 % à la superficie actuelle du parc provincial, et signifierait aussi la fin de la chasse à la sauvagine et au chevreuil, une activité ancestrale pratiquée par de nombreux utilisateurs locaux.
Alain Branchaud, directeur général de la SNAP Québec, estime que l’annexion des grandes battures Tailhandier au territoire du parc des îles aiderait à la conservation des îles, à long terme, tout en favorisant l’accessibilité à la nature pour les gens de la grande région de Montréal.
2017 est l’année idéale pour lancer ce projet, selon l’organisme. « Avec le 375e anniversaire de Montréal, le 350e de Boucherville et le 150e du Canada, nous croyons que c’est une occasion en or pour le Canada de faire un cadeau au Québec, et aux Québécois, en termes d’accès et de connexion à la nature. Le Canada offrirait aux citoyens le trait d’union entre les deux villes », exprime la directrice des communications, Charlène Daubenfeld.
Pour Jean Hébert, membre du conseil d’administration des Amis du parc national des Îles-de-Boucheville, les battures Tailhandier renferment une biodiversité importante et son ajout au parc national assurerait la protection de celles-ci et éviterait qu’un promoteur s’en porte acquéreur pour en faire un développement résidentiel comme cela aurait pu être réalisé il y a quelques années sur l’île Charron.
Les battures Tailhandier sont situées dans une zone « naturelle ». De plus, puisque ce territoire est complètement isolé et inondé chaque printemps, la possibilité qu’un projet résidentiel y voie le jour est peu probable.
La pétition lancée le 28 juillet a recueilli, en date du 9 août, un peu plus de 600 signatures.
Une activité menacée
La démarche des deux groupes d’environnementalistes ne fait cependant pas l’unanimité, car l’annexion des battures Tailhandier au parc des Îles-de-Boucherville signifierait la fin de la chasse.
François Laramée, un résident de Boucherville depuis sa naissance, pratique la chasse au canard dans les îles depuis plus de 40 ans. « Ma famille et les familles Provost, Meunier, Lafranchise, Van Velzen, Chagnon et Savaria, pour ne nommer que celles-là, chassent dans les îles et sur les battures Tailhandier depuis des générations. » Les battures représentent, selon M. Laramée, un territoire exceptionnel et encore sauvage parce qu’elles ne sont accessibles que par bateau. « Le printemps, elles servent d’aires de repos et de nidification pour de nombreux oiseaux migrateurs. Les chevreuils y trouvent également gite et couvert sans être continuellement en contact avec les utilisateurs du parc provincial. »
De septembre à décembre, ce territoire est occupé par des centaines de chasseurs de la grande région qui chassent le canard et le chevreuil, car la chasse à l’arc y est permise. Si les battures étaient annexées au parc provincial, ce territoire serait inévitablement interdit aux chasseurs, puisque la chasse est une activité non permise dans les parcs gérés par la SÉPAQ.
Selon M. Laramée, la meilleure façon d’assurer la conservation des battures Tailhandier est de leur conserver leur statut actuel, donc de juridiction fédérale, puisqu’elles ne sont accessibles que par bateau seulement et sans possibilité de construction. « Annexer ce territoire vierge au parc provincial, veut peut-être aussi dire ajout de ponts pour accéder à ce nouveau territoire et qui sait, un camping ou des aires de jeu. »

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