Contrecoeur vit une importante phase de croissance

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Par Daniel Bastin
Contrecoeur vit une importante phase de croissance

La Ville de Contrecoeur connaît une croissance importante depuis quelques années et il y a de fortes chances pour que celle-ci se poursuive encore pendant quelques années.

Le directeur général, Yves Beaulieu, est aux premières loges pour constater cette rapide évolution. « Nous avons atteint une vitesse de croisière importante sur le plan résidentiel. Je dis souvent que si une personne n’est pas venue à Contrecoeur depuis quatre ou cinq ans, elle constaterait, dès sa sortie de l’autoroute 30, beaucoup de changements, tels que le carrefour giratoire, les commerces, les nouveaux secteurs en développement, etc. »

Le directeur général explique que c’est en 2008 qu’il y a eu un véritable coup d’accélérateur au développement de la ville. Avant 2008, le nombre de permis de construction, un des baromètres du développement d’une municipalité, se chiffrait en moyenne à une quinzaine par année. Par la suite, la progression a été constante.

Ainsi, en 2008, il y en avait 74, puis ce nombre est passé à 100 en 2009, ensuite à 186 en 2010, pour finalement atteindre 253 en 2011, soit 613 en seulement quatre ans. De plus, selon les estimations préliminaires, il y aurait environ 45 demandes de permis de construction pour les deux premiers mois de 2012.

« Je n’entends pas de signes que la demande sera en décroissance », explique M. Beaulieu, qui précise toutefois que cette croissance dépend de plusieurs facteurs, dont le maintien des taux d’intérêt bas actuels. De plus, il ajoute qu’il y aurait encore l’équivalent de près de 1 000 terrains à développer à Contrecoeur à court et à moyen terme.

Ce boom immobilier important a eu un impact sur la population de Contrecoeur puisqu’elle a augmenté de 12 % au cours des dernières années. Celle-ci est passée de 5 678 résidents en 2006 à 6 131 habitants en 2011, soit une croissance annuelle presque trois fois plus élevée que la moyenne québécoise, puisque cette dernière se situe à 4,3 % pour la même période.

Commercial et industriel

Le secteur commercial devrait par ailleurs « surfer » sur la vague de la croissance et connaître une hausse intéressante au cours des prochaines années, car le bassin de population de Contrecoeur a dépassé la masse critique des 5 000 âmes qui permet notamment d’accueillir certaines franchises et autres commerces de proximité.

Quant au secteur industriel, il s’avère des plus prometteurs avec le projet d’expansion du port de Montréal à ses installations de Contrecoeur, un projet estimé à près de 600 M$ selon ses responsables de l’Administration portuaire de Montréal qui comprendrait, dans un premier temps, un terminal, des grues et un poste à quai. L’horizon évoqué par APM lors de son passage à Contrecoeur en décembre dernier se situerait aux alentours de 2018-2020.

De plus, de nombreux acteurs, dont le CLD de Marguerite-D’Youville, œuvrent activement pour qu’un pôle logistique de transport puisse s’ajouter au projet d’APM, c’est-à-dire un ensemble de services intermodaux auxquels se greffent différentes activités industrielles.

« Nous sommes contents de la situation dans laquelle Contrecoeur se trouve actuellement et l’on fait tout pour que la ville garde ses atouts dans ses mains. Nous voulons garder le cap », précise Yves Beaulieu.

Cette croissance amène Contrecoeur à faire des choix qu’elle croit nécessaires, comme celui de la construction de nouveaux ateliers municipaux, dont le coût de construction est estimé à plus de 2,7 M$, alors que le règlement d’emprunt s’élève quant à lui à 3 M$.

Les projets d’envergure comportent souvent leur lot de pour et de contre et c’est le cas des ateliers municipaux. Rappelons qu’en juillet 2010, 619 citoyens avaient signé le registre, demandant ainsi un référendum sur cet emprunt. Une grande rencontre d’information avait alors été tenue sur le projet avant de revenir dans l’actualité quelques mois plus tard, en novembre, alors que 552 personnes avaient une deuxième fois signé le registre. Le conseil avait choisi de ne pas aller en référendum.

Il faut s’attendre à ce qu’il y ait encore des citoyens contre la construction de nouveaux ateliers municipaux, alors que la tenue de registre est prévue le jeudi 23 février prochain, à l’hôtel de ville. Des citoyens se disent opposés à ce projet, notamment parce que cette construction ferait davantage augmenter la dette de la Ville qui se chiffrait en 2011 à près de 17 M$.

 

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