Couillard, Lisée et Legault courtisent les producteurs agricoles

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Par Diane Lapointe
Couillard, Lisée et Legault courtisent les producteurs agricoles
Philippe Couillard a clairement demandé aux agriculteurs de voter pour le PLQ.

L’UPA a reçu les chefs
Les chefs du PLQ, PQ et de la CAQ, Philippe Couillard, Jean-François Lisée et François Legault ont tour à tour tenté de séduire les membres du Conseil général de l’Union des producteurs agricoles (UPA) la semaine dernière alors qu’ils ont défilé l’un après l’autre au siège social situé à Longueuil. Ils y sont allés chacun de leurs engagements électoraux.
Freiner la spéculation des terres agricoles
S’il est reporté au pouvoir, Philippe Couillard s’engage à soutenir la relève agricole en freinant notamment la spéculation sur les terres agricoles.
De passage jeudi matin à Longueuil, le premier ministre sortant Philippe Couillard a indiqué son intention de préserver le modèle des fermes familiales au Québec en défendant la gestion de l’offre et en s’assurant que la relève agricole ait tout en main pour reprendre le flambeau.
Pour soutenir la relève agricole, Couillard veut limiter l’achat des terres agricoles par des fonds d’investissement à 100 hectares par année, pour freiner la spéculation. Il veut aussi maximiser l’admissibilité de la relève agricole aux fonds gouvernementaux en procédant à une révision de l’ensemble de ces fonds.
Le chef du Parti libéral s’est aussi engagé à continuer de défendre la gestion de l’offre dans le cadre des négociations d’ententes internationales afin de protéger le modèle des fermes familiales. Il veut aussi réviser les programmes de la Financière agricole pour « prendre mieux en considération les intempéries naturelles ». Il promet de moderniser la Loi sur la protection des territoires agricoles et des activités agricoles pour la rendre « plus simple et plus efficace ». Enfin, il souhaite finaliser, en collaboration avec les acteurs agricoles et municipaux, l’élaboration du nouveau programme de crédit de taxes foncières dès la première année d’un nouveau mandat. D’ici la mise en œuvre du nouveau programme, réserver une somme de 20 M$ en guise de compensation aux producteurs agricoles.
Des repas à 50 % de produits québécois
Le chef du Parti québécois, quant à lui, a promis de faire en sorte que les menus servis dans les institutions publiques soient constitués à 50 % de produits du Québec. Pour relancer la souveraineté alimentaire, il dit notamment qu’il n’acceptera aucune concession dans les accords commerciaux pour les productions sous gestion de l’offre.
Il veut lui aussi favoriser la relève agricole et propose de transformer le FIRA en FIRA+, afin de rendre ce fonds « plus accessible et plus généreux ». Il s’engage aussi à instaurer une politique de garantie de prêt « plus agressive » à la Financière agricole et favoriser l’octroi de prêts à plus long terme. Il promet aussi de préautoriser des projets pour la relève, avant même l’acquisition d’une terre.
Afin de développer les fermes familiales, Lisée veut déplafonner le Programme de crédit de taxes foncières agricoles et compenser les taxes foncières pour l’entretien des zones non productives. Pour les protéger, il souhaite, s’il est élu, adopter une loi visant à contrer l’accaparement des terres agricoles. « Si des investisseurs veulent acheter des terres agricoles, ce sera non! Il faut rendre ces achats impossibles pour les étrangers, a-t-il lancé. Les terres agricoles doivent servir à l’agriculture, pas à la spéculation. »
Relancer le secteur agricole
Le chef de la CAQ a pour sa part mentionné l’urgence de relancer le secteur agricole au Québec qui, dit-il, est en retard sur le reste du Canada. « La CAQ va mettre de l’argent sur la table ». Il a annoncé que s’il est porté au pouvoir, il mettra sur pied un fonds d’investissement agricole d’au moins 50 M$ par année pour augmenter les investissements privés en agriculture. Ce fonds sera financé à même le surplus de la Financière agricole du Québec. Des subventions pourront être accordées pour combler jusqu’à 50 % des coûts en services-conseils pour l’élaboration de projets et jusqu’à 50 % des coûts des projets eux-mêmes, pour un maximum de 100 000 $ par année par entreprise.
Un gouvernement de la CAQ, précise-t-il, stimulera aussi la production d’aliments frais et exigera que tous les organismes gouvernementaux s’approvisionnent davantage en produits du Québec. « Une cible minimale sera exigée. »
Par ailleurs, il a annoncé qu’une aide supplémentaire sera offerte aux producteurs agricoles transformateurs alimentaires afin d’adapter leur capacité de production aux besoins des organismes publics. Un gouvernement de la CAQ, dit-il « visera à doubler la superficie de culture en serre au Québec au cours des cinq prochaines années. Pour y arriver, le programme de rabais d’électricité offert présentement pour les producteurs en serre sera bonifié. Les entreprises pourront bénéficier d’un rabais d’électricité maximal de 40 %, qui permettra un remboursement équivalant à 60 % des investissements réalisés. Il veut aussi mettre en place un programme de soutien dédié à l’accroissement de la production maraîchère.

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