Contravention de 100 $ pour avoir nourri les cerfs du parc Michel-Chartrand

François Laramée. De l’Initiative de journalisme local
Contravention de 100 $ pour avoir nourri les cerfs du parc Michel-Chartrand
Les citoyens ont investi plus de 1 200 $ à ce jour en moulée pour les cerfs.

Décidément, la saga des chevreuils du parc Michel-Chartrand de Longueuil ne cesse de connaître des rebondissements. Cette fois-ci, c’est un citoyen qui habite à proximité du parc qui s’est vu interpellé par des policiers pour avoir apporté de la nourriture aux cerfs. Il a reçu une contravention de 100 $, car la loi est claire, il est strictement interdit de nourrir des animaux sauvages.
Marc Beaulieu habite à côté du parc, sur le boulevard Jean-Paul-Vincent.
Avec quelques amis, il s’affaire, depuis plusieurs semaines déjà, à apporter de la moulée fraîche dans le parc pour nourrir les nombreux chevreuils qui cherchent désespérément quelque chose à se mettre sous la dent, surtout durant un hiver rigoureux.
Les amis des chevreuils ont même sollicité la population sur les réseaux sociaux pour couvrir les coûts de la moulée. À ce jour, ils ont acheté plus de 57 poches de moulée, un déboursé de près de 1 200 $.
En soutien aux fautifs, de nombreux citoyens ont contribué à la collecte pour assurer la survie des chevreuils, cet hiver, même si l’administration de la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, a déjà indiqué de façon non équivoque qu’au moins 70 cervidés seraient abattus l’automne prochain en raison de la surpopulation de bêtes dans le parc.
Au moins cinq amis des cerfs (Florence Meney, Marc Beaulieu, France Cummings , René Grignon et Sylvie Lacaille) ont transmis la semaine dernière une lettre à la mairesse Fournier pour lui demander une rencontre, pour évidemment tenter de lui faire changer d’idée, car ils considèrent les chevreuils du parc Michel-Chartrand comme des animaux domestiques ou presque.
Aucune rencontre n’était prévue au moment d’écrire ces lignes, mais les amants des chevreuils promettent, sur les réseaux sociaux, de poursuivre leur mission pour sauver les cerfs de la famine.

Trop de cerfs et des malades!
Par ailleurs, la surpopulation de cerfs sur la Rive-Sud inquiète parce qu’ils mettraient en péril la biodiversité des grands parcs, mais aussi parce qu’en juillet dernier, des données provenant d’une étude du centre de recherche américain sur la vie sauvage ont montré que 40 % des cerfs de Virginie dans quatre États américains avaient des anticorps, ce qui suggère qu’ils avaient déjà été infectés par le virus de la Covid.
Au Québec, des travaux ont été menés dans trois régions, l’automne dernier. À Dunham, près de Cowansville, des échantillons ont été prélevés sur 150 cerfs abattus par des chasseurs. Du nombre, 2 cervidés étaient infectés et 14 autres avaient des anticorps. À Brownsburg, dans les Laurentides, des prélèvements faits sur 108 cerfs étaient tous négatifs, ce qui s’ajoute tout de même en termes de problématiques à celles de la prolifération de l’espèce et de la propension des cerfs à être infectés par les tiques, porteurs de la maladie de Lyme, entre autres.

Partager cet article