Que faire avec un lapin sauvage blessé?

Photo de Steve Martin, Initiative de journalisme local
Par Steve Martin, Initiative de journalisme local
Que faire avec un lapin sauvage blessé?
Recueilli par une Julievilloise bienveillante, ce lapereau a eu de la chance. Après avoir été remis aux Services animaliers de la Vallée-du-Richelieu où on lui a donné du lait maternel, il fut par la suite confié à l’hôpital vétérinaire de Saint-Hyacinthe. (Photo : Mireille Leblanc)

Cet été, de nombreux citoyens de la région se sont adressés aux médias sociaux afin de trouver des solutions après avoir retrouvé un lapin sauvage blessé près de leur demeure. Quelle est la meilleure démarche à suivre pour venir en aide à ce visiteur à grandes oreilles? Nous avons demandé à Carole Lacasse de Proanima de nous éclairer à ce sujet.

Blessés par un chat, écorchés par une tondeuse, les périls sont multiples pour les lapins sauvages en territoire urbain. Les bons samaritains sont souvent pris au dépourvu lorsqu’ils croisent sur leur route un animal blessé.

« Malheureusement, il y a peu de refuges qui soignent la faune sauvage, explique Carole Lacasse de l’organisme Proanima. Les gens peuvent nous appeler. C’est certain que, si le lapin est agonisant, nous allons nous assurer qu’il y aura une fin «humaine» à ses souffrances. On peut aussi appeler le ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs. Sinon, il y a quelques refuges au Québec qui s’occupent des animaux de la faune. Cependant, ils sont souvent pleins parce que tout le monde appelle pour de l’aide en même temps. »

Mme Lacasse insiste par ailleurs sur le fait que, même si un citoyen trouve des lapereaux qui semblent abandonnés, il ne faut pas passer trop vite à l’action dans l’espoir de les sauver. « Les mamans cachent leurs bébés, souligne-t-elle. Souvent, elles ont plusieurs nids dans lesquels elles répartissent les petits. Si un prédateur arrive, elle s’assure ainsi de ne pas perdre toute sa portée. Si on trouve des bébés sans maman, il ne faut donc pas nécessairement les manipuler, les déplacer. Il faut attendre de voir. Peut-être que la maman va revenir. Sur notre site Internet, nous avons d’ailleurs un guide qui rappelle ce qu’il faut faire si on trouve un bébé lapin. »

Lapin de ville, lapin des champs

Si les messages se sont multipliés sur les réseaux sociaux, ce n’est pas forcément qu’il y a plus de lapins sur les territoires de nos villes ou que ces derniers font face à des périls plus nombreux. « À ce moment-ci, rien ne nous a permis de noter qu’il y en a plus cette année, ajoute Carole Lacasse. Je n’ai aucune donnée à ce sujet qui tend à prouver cela. Cela étant dit, on note que les citoyens sont de plus en plus sensibles à tout ce qui touche les animaux, alors c’est certain qu’ils vont se préoccuper plus rapidement lorsqu’un animal est blessé. »

Pour ce qui est des lapins domestiques qui semblent circuler sans avoir de foyer qui les attend, ils peuvent être, parait-il, les victimes d’un cas de négligence lié à une mauvaise connaissance de l’espèce.

« Ce sont plutôt des lapins que les gens ont laissés dehors parce qu’ils n’en voulaient plus. Certains pensent que de les renvoyer à la nature, c’est une bonne idée, mais ce n’est pas le cas. Si un lapin n’a pas grandi dans la faune, il n’est pas adapté à la vie extérieure. Il ne passera pas à travers nos hivers. C’es pourquoi il ne faut absolument pas abandonner un lapin domestique dehors. Il faut l’apporter dans un refuge. On est là pour ça. »

Panique dans le clapier

Quant à ceux qui croient que de capturer les lapins sauvages et de les enfermer dans un clapier peut être une bonne idée, disons qu’une fois de plus, la solution n’est pas aussi simple.

« Habituellement, on ne recommande pas de tenter de domestiquer un animal de la faune ou de le confiner. On peut le soigner pour qu’il puisse continuer de vivre ensuite sa vie à l’extérieur. Ses besoins ne sont pas les mêmes. Un lapin de la faune, comme il n’est pas domestiqué, va probablement être très paniqué. Et puis, à titre de comparaison, on ne pourrait pas décider de garder un chevreuil blessé chez soi. »

Mme Lacasse rappelle en terminant qu’il est préférable de ne pas nourrir un lapin sauvage et que, en cas de doute, il est recommandé de demander l’aide d’un vétérinaire si on veut soigner l’animal blessé. « Il faut savoir ce qu’on fait et faire attention à ne pas poser toutes sortes de gestes qui vont nuire à la santé de l’animal. Les gens spécialisés en médecine vétérinaire, eux, ils savent ce qu’il faut faire. »

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