Une œuvre d’art réalisée par le peintre Jean Letarte sera bientôt accrochée au mur extérieur du Café centre d’art de Boucherville. Elle rendra, à sa façon, un hommage au peuple autochtone établi ici bien avant nous, en rappelant surtout à tous le sort qu’ont connu les Amérindiens depuis l’arrivée des « blancs».
Plaisir pour les yeux, mais triste rappel historique, on y découvrira des pans de leur histoire et de la nôtre, moins glorieux, quelques fois méconnus ou cachés.
Sang indien, est le titre suggéré de la murale qui s’étendra sur 16 pieds de large par 24 pieds de hauteur. « Nous avons tous du sang indien, soit dans les veines, soit dans les mains », dit l’artiste qui a été inspiré par le traitement que le peuple colonisateur a fait aux autochtones depuis la création du Canada. Il a consacré près de 300 heures de travail, sans compter la recherche.
« On s’émut sur le sort des Juifs, mais quand est-il de celui des Premières nations? Nous avons pris leur place, mais nous ne sommes pas des propriétaires. Nous sommes de mauvais locataires. Il s’est passé des choses chez nous pas très catholiques, mais on ne dit rien, on ferme les yeux. C’est ce que j’ai voulu exprimer. »
La murale montrera divers événements qu’ont vécus les Amérindiens. « Je veux que les gens arrivent à trouver et découvrir des choses. Pourquoi cela? Pourquoi une mitraillette? Pourquoi un cimetière?, Etc.
Sans porter de jugement, Jean Letarte a dessiné à la plume, qui a une si grande importance chez le peuple amérindien, 300 ans d’histoire. L’œuvre originale mesure 16 par 24 pouces. Elle a été photographiée par Bernard Rhéaume, de Boucherville, avec une caméra super spécialisée, pour a été reproduite en format géant. Elle sera installée sur le mur, côté terrasse de l’édifice.
Le dévoilement aura lieu le 21 juin prochain.
Artiste à la mai magique
Le prolifique artiste peintre, aquarelliste, sculpteur et graveur a fait l’École des Beaux-Arts de Québec et l’École des Beaux-Arts de Montréal. Il a étudié avec les grands maîtres, dont Paul-Émile Borduas, Stanley Cosgrove et Jacques Tonnancour.
Il a à son actif une trentaine d’expositions au Canada et à l’étranger. Récipiendaires de plusieurs prix, certaines de ses œuvres font partie de collections privées en France, en Belgique, aux États-Unis, et au Brésil. En 2006, il a fait le don, à la Ville de Boucherville, d’une toile de 12 X 5 pieds intitulée Enlairement d’un rêve. Elle se trouve au centre multifonctionnel Francine-Gadbois. Il a fait carrière comme réalisateur à Radio-Canada.
