Migrants: l’école n’est pas une priorité, pour l’instant

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Par Diane Lapointe
Migrants: l’école n’est pas une priorité, pour l’instant

L’inscription à l’école des enfants des demandeurs d’asile fraîchement arrivés au Québec, et hébergés dans des centres d’accueil, n’est pas une priorité actuellement. Même si la loi prévoit que tous les résidents du Québec d’âge scolaire ont l’obligation de fréquenter une école, ils ne sont pas soumis au même calendrier scolaire que les Québécois.
« La priorité pour les migrants lorsqu’ils arrivent au Canada, c’est de régulariser leur situation et se trouver un logement. Lorsque ce sera fait, ils devront inscrire leurs enfants à la commission scolaire qui dessert le secteur où ils auront choisi de vivre », explique le porte-parole du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Brian Saint-Louis.
« Nous avons accueilli une vague de migrants durant l’été, et ils peuvent s’inscrire à l’école à n’importe quel moment de l’année puisque l’inscription est continue pour eux.»
Le ministère offrira dans certains centres d’accueil des ateliers pour les enfants d’âge scolaire qui permettront de mieux les connaitre (« savoir quelle est leur langue, les services de francisation nécessaires, par exemple) et de les intégrer progressivement au réseau d’éducation. Cependant, il nous a été impossible, malgré les demandes répétées, de savoir si ce service serait offert à Boucherville, pas plus que nous ne pouvons savoir combien d’enfants d’âge scolaire y sont présentement hébergés. De son côté, le ministère de l’Immigration évalue que parmi les demandeurs d’asile arrivés massivement au Québec depuis juillet, il y aurait 30 % d’enfants.
À la Commission scolaire des Patriotes, la porte-parole Lyne Arcand confirme que c’est le ministère de l’Éducation qui coordonne l’intégration des jeunes au système scolaire. Des représentants du ministère ont d’ailleurs communiqué avec les autorités scolaires locales, sans toutefois donner plus de détails. Mme Arcand précise par ailleurs que s’il y avait des demandes de fréquentation au cours de l’année, la commission scolaire a l’obligation de les accueillir, et qu’il y a des places disponibles.
Des migrants hébergés au Havre de la Providence ont commencé à recevoir leur premier chèque. Moïse, rencontré jeudi dernier, avait son chèque en main. Il prévoit partager un logement à Montréal avec d’autres demandeurs d’asile. Il a traversé la frontière canadienne de façon irrégulière le 13 août dernier espérant des conditions de vie meilleures.

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