Dans un contexte où les changements climatiques mettent à rude épreuve les réseaux municipaux, la Ville de Sainte-Julie a franchi une nouvelle étape en matière de gestion des eaux. Lors de sa séance publique du 8 juillet, le conseil municipal a officialisé l’adhésion de la Ville à la Chaire municipale en gestion durable de l’eau, une initiative de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) lancée en 2024.
Cette chaire de recherche, soutenue par la Fédération québécoise des municipalités, vise à accompagner les villes québécoises dans la sélection des interventions les plus efficaces pour accroître la durabilité de leurs infrastructures d’eau potable, d’eaux usées et pluviales, tout en tenant compte des risques liés aux changements climatiques.
«Nous sommes fiers de bénéficier d’un accompagnement scientifique hautement qualifié, avec des détenteurs de maîtrise et de doctorat en sciences de l’eau, a souligné le maire Mario Lemay. La résilience face aux changements climatiques est au cœur des préoccupations du conseil municipal et nous sommes très intéressés par tous les travaux de recherche dans ce domaine.»
Une expertise au service des enjeux locaux
En rejoignant les villes de Québec, Laval et Nicolet, Sainte-Julie pourra collaborer sur des projets de recherche, des formations pour les équipes municipales et explorer des possibilités de financement commun. Elle profitera également de conseils scientifiques fondés sur les plus récentes données de recherche.
Le premier mandat de la Chaire à Sainte-Julie portera sur la gestion des eaux pluviales dans le secteur de l’école du Moulin, un secteur résidentiel ayant été touché à plusieurs reprises par des pluies diluviennes.
Dès le printemps-été 2026, des régulateurs de débit seront installés pour réduire le volume d’eau qui entre dans les infrastructures pluviales, en créant de petits bassins de rétention directement dans les rues.
Une communication ciblée sera envoyée aux résidents concernés et une carte des rues visées sera rendue publique durant l’hiver 2025-2026. Les chercheurs de l’INRS analyseront les données de pluie et d’accumulation d’eau après l’installation, afin d’évaluer l’efficacité des mesures.
Si les résultats sont concluants, d’autres secteurs pourraient bénéficier de la même approche.
«Notre chaire de recherche vise à accompagner les municipalités québécoises dans la sélection des meilleures solutions pour accroître la durabilité et l’efficacité des infrastructures d’eau, a déclaré la professeure Sophie Duchesne, chercheuse à l’INRS. Ce partenariat avec Sainte-Julie nous permettra d’analyser les pratiques municipales en gestion de l’eau et de proposer des améliorations fondées sur les connaissances scientifiques les plus actuelles. »
Une approche systémique à la gestion de l’eau
La Ville de Sainte-Julie dit poursuivre depuis plusieurs années ses efforts pour renforcer la résilience de son réseau souterrain. La rétention de l’eau de pluie sur les terrains est désormais exigée pour tous les nouveaux projets résidentiels, commerciaux, industriels et municipaux.
Entre 2026 et 2027, des travaux de reconfiguration sont prévus sur la rue de Normandie et le parc Armand-Frappier sera transformé en parc éponge, c’est-à-dire en espace capable de retenir temporairement l’eau de pluie.
La municipalité compte déjà huit bassins de rétention municipaux à des endroits stratégiques, en plus de noues végétalisées dans le quartier Vilamo, près de la sortie 105, et de plusieurs bassins de rétention aménagés sur des terrains privés.
Prévenir et intervenir
Parmi les autres actions prioritaires figurent :
• L’inspection périodique des conduites par caméra ;
• La gestion des eaux de gouttières et des raccordements inversés pour limiter l’apport d’eau dans l’égout sanitaire ;
• Le gainage des conduites sanitaires pour éviter les infiltrations d’eau, améliorer le traitement des eaux et diminuer les coûts associés ;
• Le gainage des conduites d’eau potable en fonte pour en prolonger la durée de vie, réduire les pertes d’eau et planifier un asphaltage de la chaussée qui les recouvre, le cas échéant ;
• L’utilisation d’équipements connectés pour accroître la connaissance de l’état des conduites et de leur utilisation (débitmètres, piézomètres, sondes, détecteurs de pression, corrélations, etc.).
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